Analyse de presse

Campagne électorale : une récession d’idées !

Par Caroline Roy   |   3 septembre 2015
Stephen Harper recession

La Fête du travail approche et dès la semaine prochaine, on devrait commencer à entrer dans le vif de la campagne. En attendant, la 5e semaine s’est jouée sur fond de récession… d’idées !

Les gains :

1- Toronto Star : une place aux enjeux oubliés

Outre l’enjeu de l’économie, peu de gros dossiers auront mobilisé l’attention de cette campagne jusqu’à maintenant. Qu’à cela ne tienne, le Toronto Star a choisi de traiter cette semaine de trois enjeux négligés sur sa une. Au menu : l’état de la fédération canadienne, les Premières Nations et les soins de santé. Alors que plusieurs environnementalistes se plaignent que l’environnement est oublié, le Toronto Star n’a pas cru bon d’en parler.

2- Tom Mulcair : l’as des réponses

Stephen Harper répond à cinq questions de journalistes par jour, ce qui a le don de frustrer les représentants des médias. Mais quel chef a répondu au plus grand nombre de questions depuis le début de la campagne ?

Selon une compilation effectuée par le réseau CBC, M. Mulcair a répondu à 258 questions, M. Trudeau, à 204 questions et M. Harper, à 102. Cette stratégie d’ouverture des chefs du NPD et des libéraux sera-t-elle payante le jour du vote ? Ou est-ce le contrôle exercé par M. Harper qui lui rendra service à la toute fin ?

3- Ruth Ellen Brosseau toujours en tournée médiatique

Après le Chatelaine, la une du National Post, La Presse, et j’en passe, Ruth Ellen Brosseau poursuit sa tournée médiatique. Dimanche dernier, elle s’est arrêtée sur le plateau de Péneloppe McQuade et Jean-Luc Mongrain, à Radio-Canada, pour témoigner de son premier mandat comme députée. Cette entrevue lui vaut un gain de réputation de 87 135 $, selon notre outil d’évaluation des médias, mesure [d].

4- Quand Stephen Harper se fait humoriste

Il est plutôt rare que Stephen Harper se fasse humoristique. Lors d’un rassemblement de campagne, le chef des conservateurs a fait rire la galerie en mimant le petit déficit que serait prêt à engendrer Justin Trudeau, s’il devient premier ministre. Un blogue, publié sur cbc.ca, représente un gain de réputation de 11 140 $ pour M. Harper. Oui, Stephen Harper peut être drôle.

Harper deficit

Les déficits :

1- Les candidats du Bloc ridiculisés

C’est un classique de campagne électorale : des candidats sont ridiculisés, puis forcés de s’expliquer pour des déclarations controversées, effectuées avant de se lancer en politique. Cette fois, les candidats du Bloc goûtent particulièrement à cette médecine.

Après la candidate, qui amènerait des choses pas très catholiques sur une île déserte, c’est une aspirante députée bloquiste qui doit se défendre d’être une magicienne vaudou. Un article sur le sujet, publié dans Le Journal de Montréal, représente un déficit de réputation de – 21 530 $ pour le Bloc et sa candidate, Kedina Fleury-Samson.

2- « Don’t let me handle the money », dit M. Harper

Tel que prévu, le Canada est officiellement en récession technique. Pour les chefs du NPD et des libéraux, l’occasion était belle pour casser à nouveau du sucre sur le dos de M. Harper, après l’affaire Duffy.

Mardi, la CBC a capté une courte déclaration du chef conservateur lors d’une visite dans un Tim Hortons. « Don’t let me handle the money », a déclaré M. Harper derrière le comptoir de la caisse du Tim Hortons. Oups ! Voilà une déclaration qui n’était sans doute pas écrite dans les lignes de presse.

Harper Tim Hortons
3- Le sport s’invite dans la campagne

Signe que la campagne est toujours en mode estival, Stephen Harper et Tom Mulcair ont été blâmés pour les défaites des Blues Jays de Toronto… Plusieurs fans de l’équipe de baseball, qui connaît une excellente saison, ont reproché aux deux chefs la défaite de leur équipe favorite lors des matchs auxquels ils ont assisté. Voilà une nouvelle preuve que cette campagne n’est pas encore un coup de circuit…

4- Où est Joe Oliver ?

Le ministre des Finances du Canada Joe Oliver est peu visible en ces temps de récession. Plusieurs commentateurs politiques et adversaires des conservateurs se demandent où il se trouve ?

Depuis le début de la campagne, Joe Oliver a été cité dans près de 870 articles publiés dans les journaux et sur le web au Canada. Pendant ce temps, le candidat économique vedette du NPD, Andrew Thomson, est deux fois moins cité, soit 455 fois. Cela dit, si Joe Oliver est autant mentionné dans les médias, c’est davantage pour dire qu’il est absent de la scène en ces temps économiques troubles.