Gestion de crises

Communication, marketing et les lectures d’été

Par Caroline Roy   |   17 juin 2014

C’est connu : les stratèges en communication, marketing, publicité, médias sociaux, web, design, etc. travaillent si intensément qu’ils ont souvent de la difficulté à tout oublier lorsqu’arrivent les vacances.

Alors si, tout comme nous, vous jugez nécessaire de devoir « décrocher » graduellement au cours de l’été, voici trois suggestions de livres…

Jacques Bouchard : des petits puddings à… Trudeau !

Journal de Montréal

 Il y a quelques semaines, la journaliste, blogueuse et auteure Marie-Claude Ducas a publié chez Québec Amérique, un livre qui s’imposait : Jacques Bouchard, le créateur de la publicité québécoise.

Jacques Bouchard fut le premier Mad Man québécois, le roi du slogan, l’auteur des  36 cordes sensibles des Québécois et un artisan majeur de la Révolution tranquille.

 À compter de 1963, Jacques Bouchard a créé avec ses équipes chez BCP, les slogans publicitaires les plus célèbres du Québec durant la révolution tranquille. Cette période a façonné durant une décennie, un Québec fier qui a élu le Parti Québécois le 15 novembre 1976… au grand dam du fédéraliste Jacques Bouchard, qui conseillait le Premier ministre Pierre-Eliott Trudeau !

Bouchard a vendu de la bière (Lui, y connaît ça ! et On est six millions, faut se parler), une panoplie de services des caisses populaires (Pop-sac-à-vie-sau-sec-fi-co-pin pour Desjardins), des petits puddings au chocolat (Qu’est-ce qui fait chanter les p’tits Simard ? pour Laura Secord), de l’électricité  (On est propre, propre, propre pour Hydro-Québec), des voyages au soleil (Mon bikini, ma brosse à dents pour Air Canada), des déplacements en transport en commun (Il fait beau dans le métro, etc.

Tirant parti de son expérience de publicitaire, Jacques Bouchard a publié en 1978, le best-seller Les 36 cordes sensibles des Québécois d’après leurs six racines vitales.

Ce portrait qui est dans une classe à part encore vendu aujourd’hui dans les librairies présente les Québécois sous leur plus beau jour… et avec toutes les contradictions qui nous caractérisent !

À propos du chemin parcouru par les Québécois depuis 1978, voici d’ailleurs ce qu’écrivait à ce sujet le blogueur Claude Bérubé  dans le Huffington Post du 11 mai 2013 :

 « Nous ne sommes plus les perpétuels porteurs d’eau à la solde de l’establishment anglophone, mais des audacieux capables de leadership et d’audace. Notre complexe d’infériorité issu de notre racine de minoritaire bat de l’aile pour être remplacé par la fierté. L’esprit de clocher a pris un virage avec le «pas dans ma cour» en flirtant avec le fanatisme politique et un patriotisme belliqueux. L’étroitesse d’esprit et le commérage ont pris une envergure avec les réseaux sociaux. »

Je suis convaincu que si la profession des relations publiques avaient été plus développée à cette époque, les 36 cordes sensibles des Québécois aurait au cœur des études universitaires et de la pratique.

 

Brand Vandals : apprendre à penser autrement

WADDINGTON, Stephen, Brand Vandals: Reputation Wreckers and How to Build Better Defences, Bloomsbury Information, 2013, 288 pages

Après Brand Anarchy: Managing Corporate Reputation, les auteurs britanniques Steve Earl et Stephen Waddington récidivent avec Brand Vandals: Reputation Wreckers and How to Build Better Defences: Corporate Reputation Risk and Response.

Écrit à quatre mains par Stephen, Waddington, directeur Europe du digital et des médias sociaux chez Ketchum, et Steve Earl, directeur général Europe de Zeno Group, ce livre s’articule autour de deux grandes sections.

La première s’attaque à décrypter le profil, les comportements, les aspirations et les impacts qui caractérisent « les vandales de marques » et leurs agissements dans l’univers des médias sociaux.

La seconde explique comment les communicateurs doivent apprendre à penser autrement afin de concevoir des dispositifs pertinents face aux attaques potentielles.

Et tirer profit – dans le bon sens du terme ! – de la conversation numérique pour établir « autrement » notre réputation, là où les intervenants peuvent changer d’avis et devenir vos meilleurs alliés.

Notre collègue Olivier Cimelière a écrit ceci à propos de ce livre :

 « Peu de livres professionnels peuvent autant s’enorgueillir d’avoir su analyser aussi finement les nouveaux enjeux réputationnels des marques et des entreprises, à l’heure où un tweet suffit à ruiner deux ans de communication tous azimuts. (…) Ils décortiquent au scalpel le renversement de pouvoir entre les marques et leurs publics. Ils décrivent sans concessions les dommages que peuvent infliger les assaillants numériques sur la réputation d’une marque. Mais loin de céder à un discours anxiogène, ils tracent les solutions concrètes pour que la communication sorte de son nombrilisme contrôlant et entreprenne une authentique révolution passant par une écoute active et un dialogue accru avec ses audiences ».

 

Bernard Motulsky : la recette pour gérer ses communications 

MOTULSKY, Bernard, Comment gérer efficacement ses communications, Transcontinental, 2014

Entre les baignades à la plage et les verres de rosée, il est toujours le temps d’apprendre « Comment gérer efficacement ses communications ». C’est le titre du nouveau livre du professeur de relations publiques à l’UQAM, Bernard Motulsky.

Le bouquin s’adresse principalement aux apprentis du monde des communications. « Ce livre vise aussi à procurer aux personnes qui sont démunies les outils indispensables pour mieux communiquer et mieux travailler avec les professionnels », écrit son auteur.

À vos questions simples, le professeur Motulsky a des réponses courtes et efficaces. « Un journaliste m’appelle, que dois-je faire ? » : la réponse tient en quatre paragraphes bien tassés.

Aussi, puisque les livres de recettes ont la cote, Bernard Motulsky donne sa recette pour « communiquer en quatre coups de cuillère à pot ! » : « quatre démarches simples, mais rigoureuses, qui non seulement permettent de fixer des résultats réalistes, mais aussi de les obtenir », dit-il.

Les initiés des relations publiques ne sont pas en reste. Ils apprécieront plus particulièrement la dernière section du livre qui s’attarde à des études de cas. Évidemment, la pire gestion de crise de l’histoire récente du Québec, celle de la MMA durant la tragédie ferroviaire au Lac-Mégantic, est analysée.

Bernard Motulsky se penche aussi sur la  marque de yogourt Iögo, la crise étudiante de 2012 et la gestion des communications par les dirigeants de la STM et du pont Champlain.  

Bref, un livre pratique pour apprendre ou se rappeler les bases des communications.

Sur ce, nous vous souhaitons un été des plus reposants. Après quelques semaines de relâche, nous serons de retour sur ce blogue afin de continuer de commenter l’actualité avec nos points de vue de communicateurs.

 

Pierre Gince, PRP, ARP

Caroline Roy