Relations publiques

Les tops et les flops médiatiques (2e moitié de 2017)

Par Caroline Roy   |   28 décembre 2017
tops flops médiatiques

Les partys de Noël battent leur plein et la dinde se fait sentir dans les chaumières.

Pour Mesure Média, cette fin d’année signifie la mise à jour des Tops et Flops médiatiques de 2017 puisqu’en juin dernier, nous avions publié un palmarès des bons et moins bons coups médiatiques de la 1ère moitié d’année. Dans ce billet, nous nous attarderons aux tops et flops de la 2e moitié de 2017.

Les tops

1- La prise de parole : #metoo #moiaussi

C’est le tweet de l’actrice américaine Alyssa Milano, le 15 octobre dernier, qui a déclenché la chute d’une foule de personnalités influentes aux États-Unis, mais aussi au Québec (nous y reviendrons dans les Flops…).

Qui aurait cru que le mot clic #metoo et sa version française #moiaussi donnerait le courage à de très nombreuses femmes, et aussi à des hommes, de dénoncer les agressions dont ils ont été victimes durant des années ?

Même si le mouvement est né sur les médias sociaux, il faut souligner la grande pertinence des médias traditionnels – dont le New York Times et, au Québec, le 98,5 FM, La Presse + et Le Devoir – qui ont publié des dossiers crédibles permettant aux victimes d’être crues.

LA UNE DU TIME : GAIN DE RÉPUTATION DE 4,7 MILLIONS $ POUR #METOO

Le magazine américain Time a nommé « Personnalités de l’année », ces femmes qui ont brisé le silence. À elle seule, la une du Time représente un gain de réputation de 4,7 millions $ pour ce mouvement de dénonciation !

2- Céline Dion revival

Le show-business nous a aussi offert d’autres moments surprenants… comme une Céline Dion transformée !
En plus de faire la manchette avec un coton ouaté à l’effigie du film Titanic ou de poser presque nue dans le Vogue, la star a lancé, le 23 août, une collection de sacs à main au magasin Browns de la rue Ste-Catherine, à Montréal.

Voici une autre preuve que « Celine » est une marque forte ici et à l’international : le lancement de sa collection a circulé dans les médias sept jours auparavant. Et il y a eu, au Québec seulement, 1 500 mentions dans les médias traditionnels. Plus de 1 000 partages ont circulé sur Twitter et Facebook respectivement.

Aucun autre lancement d’une collection de sacs à main au Québec, voire au Canada, ne peut se vanter d’une telle médiatisation !

3- Valérie Plante : la femme de la situation 

De « L’homme de la situation » aux rencontres avec Joe Biden et Barack Obama, en passant par son sourire, Valérie Plante aura surpris bien des Montréalais cet automne. Alors que l’on croyait Denis Coderre bien implanté à la tête de la métropole, la nouvelle mairesse a gagné son pari : celui de ne jamais avoir perdu une élection !

La ligne rose s’est avéré une idée forte de sa campagne. Et que dire de ses affiches « L’homme de la situation » qui ont généré plus de 280 retombées dans les médias traditionnels ?

L’entrevue de Valérie Plante à Tout le monde en parle, en même temps que Denis Coderre, lui a aussi procuré un gain de réputation de 315 985 $, selon notre outil d’évaluation mesure [d].

4- Alexandre Taillefer : l’homme d’affaires de tous les enjeux

En se positionnant sur différents enjeux de l’actualité, Alexandre Taillefer est beaucoup plus médiatisé qu’à l’époque où il participait à l’émission Dans l’œil du dragon.

Cette année, l’homme d’affaires s’est prononcé pour un Amazon québécois enlever lors d’un congrès sur le commerce de détail – ce qui a fait l’objet d’un important reportage dans La Presse +. Le gain de réputation au bénéfice de M. Taillefer a été de 60 200 $, une tribune très « payante » pour lui.

Alexandre Taillefer demeure très présent dans les débats sur l’industrie du taxi. Plus récemment, c’est le père endeuillé qui s’est dévoilé à travers le documentaire Bye  sur la cyberdépendance et le suicide chez les jeunes. La santé mentale, un enjeu très peu médiatisé, a obtenu une importante attention grâce à l’influence de cet homme de toutes les « affaires ».

5- District 31 : la saga « On a tué Nadine ! »

En plus de faire le plein de cotes d’écoute – 1,3 million de téléspectateurs soir après soir – District 31 se démarque, depuis août dernier, avec plus de 600 retombées dans les médias écrits.

DEPUIS AOÛT,DISTRICT 31 A OBTENU PLUS DE 600 RETOMBÉES DANS LES MÉDIAS ÉCRITS.

Au cours des cinq derniers mois, c’est le journaliste Richard Therrien, du quotidien Le Soleil, qui détient la palme du journaliste ayant mentionné le plus souvent District 31, avec 188 mentions dans ses chroniques (souvent reprises dans La Presse+).

À la mi-octobre, le suspense entourant la mort du personnage « chouchou » Nadine Legrand, interprété par Magalie Lépine-Blondeau, a tenu en haleine les fans de la série, du jeudi soir au… lundi soir suivant – un « supplice » qui a permis à la productrice Fabienne Larouche, de faire une ronde d’entrevues, question de mousser encore plus l’émission!

Mentions spéciales :

    • à Star Wars, dont l’emballement – surtout sur les médias sociaux – occupera le temps des Fêtes tout en remplissant les coffres de Disney (voir notre blogue du 14 décembre 2017);
    • aux marques sportives qui réussissent à se démarquer en marge du CH : le Rouge et Or, en vedette dans une pub de la SAAQ; Patrice Bernier, le « Jean Béliveau de l’Impact », qui  a accroché ses crampons, et le Rocket qui a réussi sa rentrée dans la nouvelle Place Bell de Laval;
    • à l’union improbable de l’homme d’affaires Peter Simons avec Québec solidaire… le temps de s’attaquer à l’enjeu de l’iniquité fiscale dans le commerce en ligne ;
    • à un humoriste et à un homme d’affaires. François Bellefeuille a mis son Olivier aux enchères au profit des C.A.L.A.C.S (Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel), ce qui a incité Vincent Guzzo à débourser 10 000 $ pour ce trophée – un nouveau prétexte pour dénoncer l’appui du gouvernement fédéral à Netflix… et obtenir un gain de réputation supérieur à son investissement !

Les flops

1- Harvey Weinstein, Gilbert Rozon, Éric Salvail, Kevin Spacey et cie…

Établir la liste des hommes déchus en 2017 à la suite de dénonciations d’agressions sexuelles prendrait ce billet au complet et même plus…

Ce mouvement, qui a démarré avec les révélations sur le puissant producteur américain Harvey Weinstein, a aussi touché le Québec.

Il n’y a aucun doute que la journée du 18 octobre 2017 aura été la pire de toute leur vie pour les « ex-incontournables »  du show-business, Éric Salvail et Gilbert Rozon.

À lui seul, le dossier de La Presse +, qui a déclenché la chute d’Éric Salvail, a généré un déficit de réputation de – 130 000 $ pour l’animateur.

LE DÉFICIT DE RÉPUTATION D’ÉRIC SALVAIL A DÉPASSÉ 1 MILLION $… EN UNE SEULE JOURNÉE.

Son déficit de réputation a dépassé 1 million $… en une seule journée.

2- Saint-Apollinaire sur la carte pour… les mauvaises raisons

À moins d’avoir vécu dans une grotte l’été dernier, plusieurs Québécois ont appris l’existence du village de Saint-Apollinaire, où une poignée de citoyens ont voté contre l’implantation d’un cimetière musulman.

Deux ingrédients étaient réunis pour qu’il y ait, en seulement quelques jours, une véritable explosion dans les médias du Québec (près de 1 900 retombées) et à travers le Canada (près de 1 400 hors Québec) :

  • la période de l’année (l’été, faible en nouvelles)
  • un enjeu très sensible (la crainte de l’inconnu).

Ce phénomène de société a conduit à un énième mélodrame, cette fois, lors de l’adoption du projet de Loi 62 – favorisant le respect de la neutralité religieuse de l’État et visant notamment à encadrer les demandes d’accommodements pour un motif religieux.

Est-ce qu’une femme portant un voile intégral pourrait se voir refuser l’accès à un autobus ? Une épineuse question qui a rebrassé toutes les opinions – bonnes et moins bonnes – sur les femmes de confession musulmane.

3- La « curieuse » affaire Gilbert Sicotte 

Le comédien Gilbert Sicotte s’est retrouvé, malgré lui, emporté par la vague de dénonciations qui a secoué l’automne.

Accusé d’abus psychologiques (et non sexuels) par d’anciens étudiants, l’acteur a été remercié rapidement de son poste de professeur par le Conservateur d’art dramatique à la suite d’un reportage controversé de Radio-Canada.

« L’AFFAIRE SICOTTE » : UN REPORTAGE DE 8 MINUTES,DE MÊME DURÉE QU’UN REPORTAGE SUR LE BUDGET !

Ce reportage de huit grosses minutes – le temps généralement consacré au Budget annuel d’un gouvernement ! – lui a valu un déficit de réputation de – 26 545 $, et un déficit additionnel de plusieurs dizaines de milliers de dollars engendré par la traînée de poudre qui a suivi. Le comédien n’a pas été revu depuis… et la défense de l’Ombudsman de la société d’État n’a pas convaincu tous les observateurs.

4- Ils ont perdu leurs élections

Qu’ont en commun Denis Coderre, Richard Bergeron, Jean-François Gosselin (alias le candidat des radios de Québec) et Bernard Sévigny ? Ils ont perdu leurs élections municipales…

    • En plus d’avoir omis de mener une campagne électorale, l’ex-maire de Montréal, Denis Coderre, a vu le dossier négatif de la Formule Électrique revenir le hanter. À quelques jours du vote, un seul reportage de TVA  sur la FÉ a généré un déficit de réputation de – 29 225 $ pour l’ancien maire – ce qui fut l’épicentre d’un important déficit de réputation durant deux jours. Les jeux étaient faits…
    • Ex-leader de Projet Montréal passé du côté de Denis Coderre, Richard Bergeron a avoué aux journalistes avoir souhaité… la victoire de son ancien parti ! Vous avez dit girouette ? Aux dernières nouvelles, Valérie Plante n’a pas réclamé ses services…
    • Président de l’Union des municipalités du Québec, le maire de Sherbrooke, Bernard Sévigny, a mordu la poussière. La 2e plus grosse défaite électorale derrière Denis Coderre;
    • À Québec, les « fameuses » radios s’étaient entichées du candidat Jean-François Gosselin, de Québec 21. Même en parlant 655 fois du troisième lien dans les médias, il n’a pas réussi à battre Régis Labeaume…

5- Mélanie Joly « échappe » le dossier Netflix

Comment se mettre à dos une coalition aussi large réunissant Pierre-Karl Péladeau et les principaux syndicats, dont la CSN et la FTQ ?

Demandez la recette à la ministre du Patrimoine canadien, Mélanie Joly, qui a réussi cet exploit dans le dossier de la taxation – en fait, la non taxation – de Netflix.

Pour faire simple : Mme Joly n’a reçu aucun appui pour sa nouvelle politique culturelle.

Son entrevue avec l’animateur Paul Arcand est un extrait d’anthologie qui a valu à la ministre, un déficit de réputation de – 43 865 $.

Mentions spéciales :

    • à l’UPAC, qui a vu sa réputation ternie par « l’affaire Guy Ouellette » et des révélations sur son mauvais climat de travail;
    • au CH et à Marc Bergevin, dont la réputation médiatique dépend entièrement de Carey Price;
    • au gérant du magasin Adidas de la rue Ste-Catherine, qui a rouvert le psychodrame de l’avenir de la langue française au Québec en voulant « accommoder la Ville de Montréal et les médias francophones »;
    • à Apollo, dont on a appris le véritable nom, soit Jean-Claude, et toute la frime entourant son personnage de chef cuisiner. C’est La Presse + qui a démasqué Apollo, comme elle avait fait pour François Bugingo en 2015;
    • au ministre Gaétan Barrette qui, en voulant transformer très rapidement et à façon le système de santé québécois, est parvenu à fédérer contre lui les plus importantes organisations de son secteur – du jamais vu en communication politique québécoise.

Sur ce… Bonne fin d’année 2017 !

Note: Après avoir tenu compte du coût publicitaire avant négociation d’une retombée de presse, Mesure Média évalue différentes variables d’analyse afin d’établir le gain ou le déficit de réputation de la retombée. Le gain ou le déficit de réputation (en dollars) d’une retombée est calculé à partir de plusieurs critères quantitatifs et qualitatifs pondérés, dont le traitement journalistique accordé au message ainsi que les aspects graphiques et visuels.