Analyse de presse

Flops médiatiques – 1re moitié de 2019

Par Caroline Roy   |   19 juin 2019
Flops médiatiques – 1re moitié de 2019

De Céline à Passe-Partout en passant par le retour possible des Expos, Bonhomme et l’agronome Louis Robert… Vous avez peut-être lu nos Tops médiatiques de la première moitié de 2019.

Et maintenant… voici quelques personnalités et marques qui, depuis janvier 2019, ont enregistré des déficits de réputation dans les médias ou… des déficits tout court !

Voici nos 5 Flops :

1— Royalmount et acceptabilité sociale

Royalmount. Il suffit d’entendre ou de lire le nom Royalmount et, instantanément, ce sont les deux mêmes images qui nous viennent en tête : une maquette scintillante et une immense congestion automobile à l’intersection des autoroutes 15 et 40.

En janvier dernier, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a demandé au promoteur d’améliorer le projet et de créer un climat d’acceptabilité sociale.

UNE COLLISION FRONTALE SUR UNE SURFACE TRÈS GLISSANTE NOMMÉE ACCEPTABILITÉ SOCIALE.

Que s’est-il donc passé durant trois ans et demi pour qu’on en arrive là ? Une collision frontale entre, d’une part, les promoteurs de Royalmount et les élus de Ville Mont-Royal et, d’autre part, des groupes de citoyens et d’élus qui se sont mobilisés pour s’opposer.

Évolution médiatique - Royalmount
UNE COLLISION FRONTALE QUI A CAUSÉ UN TORT CONSIDÉRABLE À ROYALMOUNT.
SOURCE : CISION

2— SNC-Lavalin et Justin Trudeau : des avenirs liés

Se pourrait-il que la gestion d’un dossier en particulier, par le gouvernement Trudeau, puisse déterminer son sort lors des prochaines élections fédérales ? Réponse dans les boîtes de scrutin le 21 octobre prochain.

À la suite d’une série de changements majeurs apportés à la gouvernance de SNC-Lavalin, ce fleuron de l’économie québécoise et canadienne, le président de l’époque, Neil Bruce, est sorti de sa tanière pour accorder quelques entrevues ciblées. Le hic ? Le moment choisi, soit entre la présentation des budgets des gouvernements du Canada et du Québec !

LE PRÉSIDENT DE SNC-LAVALIN A ÉTÉ CLAIR ET CONVAINCANT – AU POINT DE GÉNÉRER D’IMPORTANTS GAINS DE RÉPUTATION. QUI L’EÛT CRU ?

Le bon coup médiatique de SNC-Lavalin aura été de générer des scores de 116 % à l’émission RDI Économie, de 200 % dans The Globe and Mail et d’autres très positifs, là où M. Bruce a été présent. Son mauvais coup médiatique ? Avoir volontairement noyé ces entrevues dans une mer d’informations de nature économique…

The Globe and Mail - SNC-Lavalin
UNE RARE RETOMBÉE POSITIVE POUR SNC-LAVALIN…
SOURCE : THE GLOBE AND MAIL

Justin Trudeau et les membres de son équipe réalisent sans doute que le nom SNC-Lavalin a été accolé aux leurs à plusieurs centaines de milliers d’occasions au cours des derniers mois. Cela a probablement créé une immense tache d’huile sur un drap blanc dans l’esprit des électeurs… 

3— Les bijoux de Caroline Néron brillent moins…

Caroline Néron – qui a placé son entreprise sous la protection de la Loi sur la faillite et l’insolvabilité, à la fin janvier – a généré, en quelques jours seulement, 593 mentions dans les médias traditionnels au Québec. De nombreuses retombées étaient sévères et, d’autres, plutôt complaisantes.

Dans la foulée de ses déboires, Caroline Néron a choisi de se confier à TVA, au Journal de Montréal et à Tout le monde en parle. Mais, elle a refusé les demandes d’entrevues de La Presse+ – qui a publié le dossier d’enquête à son sujet – et de plusieurs autres médias.

SUR DIFFÉRENTES TRIBUNES, CAROLINE NÉRON S’EN EST PRIS AUX UNS ET AUX AUTRES – DONT LES JOURNALISTES – MAIS SANS AVOUER SES ERREURS DE GESTION NI S’EXCUSER.

Mesure Média a analysé deux des retombées qui ont le plus nui à la réputation de Caroline Néron:

  • Caroline Néron : histoire d’une débâcle financière, La Presse+, 11 janvier 2019. Toutes les variables sont négatives, dont celles-ci : le titre, l’amorce et le traitement journalistique. Déficit de – 62 582 $ pour la femme d’affaires.
  • Tout le monde en parle, 20 janvier 2019. Entrevue de 17 minutes. Toutes les variables sont négatives, dont la présentation du sujet. Déficit de – 367 743 $.

Caroline Néron tente aujourd’hui de rétablir sa réputation alors qu’elle a annoncé son retour au grand écran et qu’elle a offert quelques entrevues, notamment à Isabelle Maréchal.

4— Le Docteur Julien sous observation

Avant de devenir chroniqueuse, la journaliste Isabelle Hachey, de La Presse+, en avait fait une spécialité : faire tomber des « monuments » de leur piédestal.

Après François Bugingo (2015), Giovanni Apollo (2017), Martin-Luc Archambault (2018) et quelques autres, voilà que c’est la réputation du « bon Docteur Julien » qui, en mars dernier, a été sa cible.

Évolution médiatique - Dr Julien
GÉNÉRALEMENT PEU PRÉSENT DANS LES MÉDIAS – SAUF AU MOMENT DE SA GUIGNOLÉE – LE DR JULIEN A ÉTÉ TRÈS MÉDIATISÉ LORS DE CETTE CRISE.
SOURCE : CISION

Faisant fi d’une gouvernance discutable, sa conjointe et lui ont prétendu être tous les deux les cofondateurs de la Fondation du Dr Julien – ce qui n’est pas exact – et ont d’abord réfuté les accusations de mauvaise gestion de ressources humaines venant de plusieurs ex-employés, et ce, avant de recourir tardivement à une stratégie de réparation de leur réputation : s’excuser publiquement.

Pourquoi s’excuser après trois jours de déficit de réputation grandissant ? Parce que toute cette mauvaise presse devait déjà nuire aux dons du public et aux relations avec les partenaires du secteur public…

Mesure Média a analysé l’une des 195 retombées générées en quelques jours :

  • Mea culpa, connais pas, chronique de Patrick Lagacé, La Presse+, 12 mars 2019.Toutes les variables sont négatives, dont celles-ci : le titre, l’amorce, le ton et le traitement journalistique. Déficit de réputation de -30 448 $ pour le Dr Gilles Julien.

5— La fugueuse et son rapper : une crise mal gérée

Alors que la série Fugueuse s’était glissée dans nos meilleurs coups médiatiques en 2018, voilà que sa comédienne principale, Ludivine Reding, s’est retrouvée plongée dans une controverse après avoir été prise en photo avec un rappeur au passé douteux…

Même si elle s’est confondue en excuses dans les heures suivant la publication de la photo sur Instagram, la comédienne a vu son association avec le Réseau Enfants-Retour prendre fin abruptement. À la suite de l’annonce de la fin de leur collaboration, Enfants-Retour a été inondé de messages haineux pour avoir ainsi renvoyé Ludivine Reding.

LUDIVINE REDING ET ENFANTS-RETOUR ONT RATÉ UNE OCCASION EN OR…

Tant la comédienne que l’organisme ont raté une occasion en or de rappeler que personne n’est à l’abri d’une erreur… et celle-ci aurait pu permettre de parler des pièges qui guettent les jeunes. Une crise mal gérée, vous dites ?

Et maintenant… Qui, dans votre boule de cristal, pourrait fait l’objet d’un Top ou d’un Flop à la fin de 2019 ?