Tops et flops médiatiques jusqu’ici en 2015
Entre froid intense et printemps tardif, nous voilà déjà rendus à la moitié de l’année 2015. Alors que s’entame la saison estivale en information, faisons le point sur les bons coups et les flops médiatiques des six derniers mois.
Pour lire les tops et flops de juillet à décembre 2015
Tops :
1- La laïcité, les intellectuels et Greenpeace contre Jean Tremblay : le maire de Saguenay a perdu ses batailles depuis le début de l’année. Fini la prière à l’hôtel-de-ville, a jugé la Cour suprême du Canada. Sans compter la sortie en règle du maire contre Greenpeace et les intellectuels dans le dossier de l’usine Résolu, ce qui lui a valu plusieurs railleries dans les médias.
Laïcité : +1, Greenpeace : +1, Jean Tremblay : -2.
2- Les réalisateurs québécois à Cannes : Telle l’hirondelle qui revient à chaque printemps, Xavier Dolan trouve toujours le moyen de briller sur le radar médiatique en mai, au cours du Festival de Cannes.
Cette année, c’est comme membre du jury que le réalisateur s’est illustré. Il a toutefois dû partager le « spotlight » avec un autre Québécois, Denis Villeneuve, dont le film Sicario était en nomination.
La critique élogieuse de ce film dans le quotidien français Le Figaro vaut à Sicario et à son réalisateur un gain de réputation de 65 708 $*, selon notre outil d’évaluation des médias mesure [d].
3- Gaétan Barrette et Denis Coderre en « shape » de plage : Sont-ils les seuls à avoir tenu leurs résolutions de début d’année ? Toujours est-il que le ministre Gaétan Barrette et Denis Coderre ont perdu plusieurs kilos ces derniers mois.
Si le régime miracle du Dr Barrette reste mystérieux, le maire de Montréal s’est fait un plaisir de dévoiler aux journalistes son vélo stationnaire installé à son bureau de l’hôtel-de-ville. Prouvant sa nouvelle forme physique, le maire Coderre a parcouru les 50 km du Tour de l’Île à vélo.
Le reportage de TVA en direct de l’événement a valu au maire un gain de réputation de 3 035$*.
4- « Call me Caitlyn » : Les médias en ont beaucoup traité. Trop même. Bruce Jenner, ex-athlète olympique américain devenu femme, a fait la une du Vanity Fair sous les nouveaux traits de Caitlyn Jenner.
Stratégie de relations publiques bien huilée, Caitlyn Jenner a choisi d’utiliser un média traditionnel, soit un magazine réputé, pour faire sa première grande sortie publique. C’est toutefois sur les nouveaux médias du Web et des réseaux sociaux que l’histoire a explosé. Sur Twitter, @Caitlyn_Jenner a brisé le record du compte atteignant le plus rapidement le million d’abonnés. Un record détenu auparavant par nul autre que Barack Obama…
5- Dignes de mention :
- Le CH en séries : Encore une fois, le CH a écrasé la couverture de tous les autres sports, le temps de faire deux rondes en séries éliminatoires. Avons-nous besoin d’en rajouter ?
- PKP : Sans surprise, l’homme d’affaires a remporté la chefferie du PQ. Préférant s’exprimer sur Facebook au lieu de multiplier les entrevues aux journalistes, Pierre Karl Péladeau n’a pas fini de faire jaser pour ses liens entre la politique et son empire médiatique Québecor.
- L’Impact de Montréal : Alors que Joey Saputo évoquait durant l’hiver la fin du « buzz » pour l’Impact de Montréal, l’équipe de soccer a tout de même suscité de l’intérêt au printemps lors de sa participation à la finale de la Ligue des champions. Le « buzz » semble toutefois difficile à maintenir pour la saison régulière de l’Impact…
- Michael Sam : Parlant de « buzz », la venue à Montréal du premier joueur de football professionnel à s’avouer homosexuel, Michael Sam, a créé un engouement médiatique certain. Au moins 200 articles ont été publiés en quelques jours dans les médias québécois.
- Froid intense : La météo a fait l’objet de mentions quotidiennes dans les médias au cours de l’hiver 2015. La preuve ? En moyenne, 8,5 articles par jour au Québec ont mentionné l’expression « froid intense » !
- La liberté d’expression : Mise à mal par l’attentat de Charlie Hebdo et l’emprisonnement du blogueur Raif Badawi en Arabie Saoudite, la liberté d’expression cause bien des débats. En prime, Jeff Fillion trouve le moyen de s’en mêler…
Flops :
1- Un printemps chaud ? : Avons-nous rêvé, mais il nous semble que plusieurs groupes sociaux nous avaient prédit un printemps chaud ? Force est d’admettre que ça n’a pas eu lieu…
À part les traditionnelles manifestations du 1er mai, les syndicats sont restés tranquilles. Seuls les étudiants ont tenté de recréer le vaste mouvement du printemps 2012. En vain.
C’est la réputation de l’UQAM qui en a pris pour son rhume : un reportage au TVA 18 Heures, montrant le saccage à l’université, a valu un déficit de réputation de – 9 675 $* pour l’UQAM. Bref, « mère nature » a gagné : le printemps a été froid finalement !
2- François Bugingo : Le journaliste, spécialisé en information internationale, a essuyé la plus importante perte de réputation jusqu’à maintenant dans les médias en 2015.
Après la publication en « une » de La Presse d’une enquête dévoilant, ni plus ni moins, que Bugingo était un menteur, le journaliste a perdu toutes ses tribunes.
Le reportage complet publié dans La Presse (papier) du samedi 23 mai a représenté un déficit de réputation de -516 985 $* pour François Bugingo. Difficile dans ce contexte de ne pas remettre sa carte de presse…
3- Vedettes en déroute : Tout a commencé avec Joël Legendre qui s’est fait prendre les culottes à terre par un policier dans un parc de Longueuil. L’histoire, révélée en « une » du Journal de Montréal, a poussé l’animateur à se retirer de la sphère publique… jusqu’à dimanche dernier où il est apparu sur le plateau de Pénélope McQuade et Jean-Luc Mongrain.
Puis, est venue le rejoindre au rang des vedettes à la réputation ternie, Marie-Chantal Toupin.
Récemment, la chanteuse a perdu un contrat pour une émission de déco à Moi & Cie pour avoir tenu des propos haineux sur Facebook. Malgré un mea culpa publié sur Facebook et rédigé par une relationniste, personne n’y a cru…
4- Yves Bolduc, prise 22 : Nous ne pouvions passer sous silence le départ du ministre de l’Éducation Yves Bolduc de la vie politique. Il a commis tellement de gaffes « payantes » pour les médias que les journalistes s’ennuient sûrement de lui.
C’est sa déclaration controversée sur les fouilles à nu dans les écoles qui l’a achevé. Ses dernières controverses lui ont valu 22 caricatures dans les journaux. Un exploit ! Toutes ces caricatures ont représenté un déficit de réputation de – 103 345 $* pour le Dr Yves Bolduc, qui soigne aujourd’hui des centaines de patients dans une clinique médicale de Québec.
5- L’opposition à l’Assemblée nationale : Avec la course à la chefferie du PQ et l’arrivée de PKP comme chef, les autres partis de l’opposition à l’Assemblée nationale, la CAQ et Québec solidaire, souffrent d’une faible couverture médiatique. D’ailleurs, qui a entendu parler de Québec solidaire récemment ?
Du côté de la CAQ, la défaite de la candidate Jocelyne Cazin dans le comté de Chauveau témoigne d’une dure campagne pour elle : candidate parachutée, photo retouchée sur sa pancarte, #cazingate sur Twitter, rien n’a échappé aux journalistes. Est-ce la faute des médias comme elle le prétend ?
* Précision : Après avoir déterminé le coût publicitaire avant négociation d’une retombée de presse, mesure [d] évalue différentes variables d’analyse afin d’établir le gain ou le déficit de réputation de la retombée. Le gain ou le déficit de réputation (en dollars) d’une retombée est calculé à partir de plusieurs critères quantitatifs et qualitatifs pondérés, dont le traitement journalistique accordé au message ainsi que les aspects graphiques et visuels. Mesure [d] est au service des organisations et des marques depuis 1994.