Relations publiques

Bon coup médiatique : Ian Lafrenière

Par Pierre Gince, PRP, ARP, FSCRP   |   2 novembre 2020

À quoi servent les ministres : à diriger une gigantesque équipe de fonctionnaires ?

Réponse : non. Ça, c’est le travail des sous-ministres.

Les ministres doivent s’assurer que la volonté politique du gouvernement élu est bien connue, comprise et concrétisée par les sous-ministres. Et, aussi – énormément – à communiquer avec différents publics.

La nomination récente d’Ian Lafrenière à titre de ministre responsable des Affaires autochtones illustre très bien l’importance grandissante de la communication au sein des gouvernements, et elle peut inspirer toute organisation

Comprendre

Dans une entrevue qu’il accordait au Grenier aux nouvelles en 2015, celui qui était alors Commandant à la Section des communications et relations médias du SPVM déclarait :

AVANT DE COMMUNIQUER L’INFORMATION, IL FAUT D’ABORD LA RECUEILLIR, L’ANALYSER ET, SURTOUT, LA COMPRENDRE.

C’est une évidence, direz-vous ! Et, pourtant… dans une semaine, combien de plages horaires sont bloquées dans nos agendas pour s’arrêter afin de comprendre une situation délicate ?

Sans la nommer ainsi, Ian Lafrenière rappelait que la méthode R.A.C.E. est essentielle dans toute démarche de gestion et de communication.

Elle est si simple qu’elle ne devrait jamais être escamotée : R pour recherche. A pour analyse. C pour communication. E pour Évaluation. Quatre segments liés, à approfondir dans cet ordre précis.

La pression est pourtant grande de recourir à la « méthode C », en laissant tomber la recherche, l’analyse et l’évaluation, faute de temps… C’est une erreur qui, tôt ou tard, nous rattrape. Parce que… prendre du temps au départ, c’est en sauver par la suite !

Or, pour comprendre, il faut absolument être présent. Observer attentivement. Et écouter pour vrai avant de se prononcer. C’est ce profil que le policier et militaire Ian Lafrenière apporte à sa fonction de ministre.

La preuve ? Il a consacré les premières heures et journées de son nouveau mandat à discuter avec un grand nombre de ses nouveaux interlocuteurs au sein des Premières nations.

Trois types de porte-parole

Distinguons les trois grandes familles de porte-parole: il y a ceux et celles des marques (ex. : Martin Matte pour Maxi), de même que les dirigeants d’organisations et leurs collègues des communications (ex. : un ministre et son attachée de presse).

Au même titre qu’on ne peut pas s’improviser entraineur-chef du Canadien, on ne s’aventure pas dans les médias – comme ultime porte-parole ou responsable des relations de presse – comme si on allait prendre une marche !

Communiquer efficacement, ça s’apprend. Et, aussi habile peut-il être aujourd’hui avec les médias, Ian Lafrenière a appris. Il a eu, lui aussi, une première journée, et sans aucun doute, des journées qu’il souhaite oublier…

Voici les principales clés de réussite qui peuvent inspirer des communicateurs de tous les domaines:

  • avoir une personnalité compatible avec l’organisation
  • s’informer et préparer des messages clés avant d’accorder des entrevues
  • synthétiser des enjeux complexes en quelques secondes
  • s’exprimer clairement
  • être disponible et en «mode solution» avec les médias
  • faire preuve de compassion plutôt que de laisser les émotions prendre le dessus
  • comprendre et s’adapter à l’évolution rapide et complexe des médias
  • accepter de s’effacer derrière l’organisation
  • composer avec le stress
AVANT SA NOMINATION À TITRE DE MINISTRE, IAN LAFRENIÈRE ÉTAIT RELATIVEMENT DISCRET DANS LES MÉDIAS. PUIS, IL Y A EU UN « BOOM ».
SOURCE : CISION

Dès son entrée en fonction, le ministre Lafrenière – envers qui les médias traditionnels ont généralement un préjugé favorable – lui ont accordé une couverture plutôt positive.

Voici deux exemples :

SOURCE : RADIO-CANADA
  • Tout le monde en parle le 18 octobre 2020. Même si un passage a été plus difficile – les propos d’Ali Nestor à l’endroit du gouvernement Legault –le gain de réputation enregistré par le ministre Lafrenière est de 775 146 $.
  • La Presse+ le 25 octobre 2020. Écart positif de 114 %

À retenir :

  • Communiquer efficacement dans les médias traditionnels et sociaux, ça s’apprend. Mais, comme dans tout le reste, il y a des talents naturels et… d’autres pour qui l’apprentissage est plus difficile.