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En 67, tout était beau…

Par Pierre Gince, PRP, ARP, FSCRP   |   21 juillet 2010

En 67, tout était beau…Peu importe que vous soyez allé à l’Expo 67 ou non, je vous suggère de placer sur le haut de votre pile de livres à lire cet été, le tout premier ouvrage de Michel Dumas : « Les expositions internationales, un univers de communication. Meilleures pratiques de communication et de marketing pour les grands événements », publié récemment par les Presses de l’Université du Québec.

Pourquoi, seulement maintenant, un premier livre pour ce pionnier des relations publiques au Québec ? Tout simplement parce que Michel Dumas – jadis président de l’important cabinet-conseil BDDS et président du plus grand réseau international de cabinets indépendants en relations publiques – n’a pas eu le temps avant !

À ce jour, l’exposition universelle de Shangai a accueilli près de 30 millions de visiteurs. Ce qui confirme que l’accès instantané des internautes à de l’information et du divertissement n’a pas encore remplacé les découvertes sensorielles…

La roue ne se réinvente pas…

S’intéresser aux expositions universelles – celle de Bruxelles en 1958 jusqu’à celle de Shangai – ce n’est pas dépoussiérer les vestiges d’une autre époque. C’est plutôt réaliser à quel point les meilleures pratiques de communication et de marketing, pour les petits et grands événements d’aujourd’hui, ne viennent pas d’être inventées.

Première exposition universelle après la Seconde guerre, l’Expo de Bruxelles a accueilli pas moins de 42 millions de visiteurs. Et son « comité officiel de la presse » a été actif quatre ans avant l’événement afin de solliciter l’intérêt des médias des grands marchés, directement et avec l’appui de cabinets spécialisés en relations de presse.

À Seattle, en 1962, les grandes marques américaines se sont associées à l’événement et il y eut prévente de billets pour la période des Fêtes (4 millions d’entrées alors vendues !). Les communicateurs étaient à la fois diffuseurs de contenu (avec une salle de nouvelles en activité continuelle) et producteurs des cérémonies d’ouverture et de fermeture !

Vive les communications… libres !

En 1967, Terre des hommes aura permis aux 50 ans et plus d’aujourd’hui de voir, de goûter, de sentir, de toucher et d’entendre la vie d’ailleurs. Puis, cet événement de grande qualité aura aussi permis aux générations suivantes de s’ouvrir au monde.

Derrière cette première exposition universelle en Amérique, qui a permis d’accueillir plus de 50 millions de personnes – dont un grand nombre avec leur inoubliable passeport ! – il faut savoir qu’une formidable équipe de communicateurs, dirigée par monsieur Yves Jasmin, a accompli un boulot très impressionnant.

Certainement pour la première fois au Québec, c’est au sein d’un Département de relations publiques qu’étaient regroupées les fonctions de relations publiques, de publicité et de marketing. L’efficacité du travail a été telle que cette structure a souvent été reprise lors d’expositions universelles subséquentes.

Imaginez ce qui a pu être réalisé, à l’époque, avec un budget de 22 millions $ (c’est l’équivalent de plus de 75 millions $ en dollars d’aujourd’hui) !

Autre époque, même logique

Dans un Québec en pleine effervescence, les communicateurs d’Expo 67 – déjà excités par l’ampleur d’une exposition internationale et avec un budget inimaginable en main – auraient pu ne miser que sur leur instinct et… « bien faire ». Ils ont plutôt pris tous les moyens pour « très bien faire », notamment en misant sur des études de marchés.

Ainsi, c’est par des recherches qu’ils ont appris que la tendance nationaliste grandissante au Québec était perçue négativement par une majorité de Canadiens, au point de rendre celle-ci peu encline à venir chez nous… surtout qu’ils n’avaient pas de cadre de référence. Une exposition universelle, est-ce que ça allait être un gros Stampede ?

Les innombrables reportages dans Reader’s Digest et d’autres médias écrits du Canada ont contribué à présenter principalement Expo 67 sous ses aspects éducatifs et culturels, et ce, autant pour les jeunes que pour les adultes.

Et que dire de cette géniale idée qui a consisté à séduire, avec une trousse éducative, les enseignants et leurs étudiants du Québec, de l’Ontario et du nord-est des États-Unis ? Expo 67 a remporté, devant 400 concurrents, le 1er prix de la Direct Marketing Advertising Association of USA pour la qualité de sa démarche en sol américain.

J’arrête ici… en espérant vous avoir donné le goût de savourer ce livre !