Analyse de presse

Femmes de parole et de clarté

Par Pierre Gince, PRP, ARP, FSCRP   |   13 décembre 2022

La société est nouvelle à tous les jours. Conséquemment, l’actualité est devenue bien différente avec, notamment, un nombre grandissant de femmes d’influence qui prennent la parole.

Qu’apportent-elles ? Entre autres des valeurs souvent présentées différemment, des stratégies rafraichissantes, et de la clarté dans leurs prises de parole.

Prenons trois exemples récents : Sophie Brochu, Me Marie-Anne Paquette et Maud Cohen. Toutes les trois se tiennent loin de la langue de bois, préférant appeler un chat un chat, et inspirer !

L’importance des images fortes

Lors de prises de parole dans les médias traditionnels et sociaux, tout comme sur différentes tribunes ou lors de réunions, il faut assurément se démarquer. Sinon, à quoi bon se préparer et… stresser ?

Quelques secondes seulement – pas plus – sont disponibles pour accrocher l’auditoire. Pour toucher.

Il faut donc choisir le bon moment, s’appuyer sur du contenu solide, et oser porter un coup qui porte. Dans le respect.

Chaque prise de parole génère un impact, soit un gain ou un déficit de réputation. Regardons trois de leurs récentes interventions.

Sophie Brochu et « les magasins à une piastre »

Le 12 octobre dernier, la PDG d’Hydro-Québec, Sophie Brochu, a défendu le plan stratégique de la société d’état au micro de Paul Arcand. À propos des entreprises qui viendraient de l’étranger pour obtenir des coûts d’électricité à rabais, elle a affirmé ceci :

« ON PEUT CHOISIR, PAS ÊTRE LE MAGASIN À UNE PIASTRE DE L’ÉLECTRICITÉ DANS LE MONDE. »

Le gouvernement Legault venait tout juste d’être réélu et Mme Brochu a tenu à marquer clairement le « territoire », la vision d’Hydro-Québec.

Selon Mesure Média, cette entrevue de Mme Brochu a généré un score de performance de 150 % au bénéfice d’Hydro-Québec.

Me Marie-Anne Paquette et le « duct tape »

La nouvelle Juge en chef de la Cour supérieure du Québec, Me Marie-Anne Paquette, a profité de sa première entrevue dans ses fonctions pour brosser un portrait implacable sur le système judiciaire.

Comment ? En affirmant ceci dans La Presse+ le 6 décembre dernier :

« ON A L’INTIME SENTIMENT QUE TOUT TIENT AVEC DU DUCT TAPE. ÇA PREND AU MOINS UN MIRACLE PAR JOUR POUR RÉUSSIR À FONCTIONNER. »

Qualifiant de « dramatique » le fait qu’en juin dernier, un procès sur quatre au civil a dû être remis pour cause d’encombrement à la Cour supérieure, elle parlé d’un taux qui baisse, ajoutant que le seul taux acceptable sera de 0 %.

Selon Mesure Média, la juge en chef a généré grâce à cette entrevue un score de performance de 135 % sur 200 % à son institution.
Source du visuel : La Presse+

Maud Cohen et les apprentissages

Plutôt que de s’en prendre à Carey Price, lors de la commémoration de la tragédie du 6 décembre 1989, la directrice générale de Polytechnique Montréal, Maud Cohen, a choisi de regarder devant, sereinement :

« QU’EST-CE QU’ON FAIT DE L’APPRENTISSAGE DE CES ÉVÉNEMENTS-LÀ ? (…) IL FAUT CONTINUER DE SENSIBILISER LES JEUNES À LA VIOLENCE FAITE AUX FEMMES, MAIS AUSSI À LA VIOLENCE EN GÉNÉRAL. »

L’intervention de Maud Cohen dans le reportage de Radio-Canada a généré un score de performance de 142 % à Polytechnique Montréal.
Source du visuel : Radio-Canada/La Presse canadienne Peter McCabe

À retenir pour une prise de parole réussie :

  • Clarté et concision, enracinées dans la compassion

Sur ce, reposez-vous bien… et au plaisir de se retrouver en janvier 2023 !