Le bon coup médiatique de l’année: le Canadien
Cherchez l’attaquant Max Domi sur cette photo.
Avec une loupe, vous le trouverez entouré d’une meute de journalistes dans le vestiaire de la Sainte-Flanelle.
Qui a dit que les médias sont en voie de disparition ?
Les leçons de gestion du CH
Il est inutile de vous inonder d’une foule de données qui sont disponibles sur le Canadien : les centaines d’heures consacrées à l’équipe par Ron à Bonsoir les sportifs… le nombre de logos du CH à la une du Journal de Montréal… le nombre de photos de partisans avec le chandail tricolore ou un produit dérivé sur Facebook… etc.
Je vais vous donner quelques données, mais j’ai surtout envie d’attirer votre attention sur une grande réalisation du CH en 2018-2019 : à Montréal – ville d’équipes gagnantes entre toutes – le Canadien vient de rater une nouvelle fois les séries et la ville n’est pas tout à l’envers !
La saison du Canadien qui vient de se terminer est remplie de leçons de gestion que toute organisation privée ou publique – et peu importe sa taille, son secteur d’activité et son budget – peut appliquer :
LA SAISON DU CANADIEN EST REMPLIE DE LEÇONS DE GESTION QUE TOUTE ORGANISATION PEUT APPLIQUER.
- Placer les attentes au plus bas niveau. C’est une règle de base qu’il faut adopter dès le jour 1 de tout projet et qu’il faut marteler continuellement (le CH l’a fait dès l’ouverture du dernier camp d’entrainement);
- Avoir une vision claire et la transmettre. Même si le fameux plan de Marc Bergevin reste flou pour les amateurs, ceux-ci ont décodé celui de Geoff Molson : faire des profits avec une équipe qui crée du bonheur, ce qui permet de partager dans la communauté;
- Miser sur des leaders de styles différents. Jacques Demers a déjà déclaré : « Je n’aurais pas pu gagner la Coupe Stanley avec 20 Patrick Roy » – ce qui veut dire qu’une combinaison de talents, d’expertises et de personnalités doit être soigneusement mise au point et continuellement ajustée. C’est ce qu’ont fait Marc Bergevin et Claude Julien avec Weber, Price, Gallagher, Domi, Tatar, Kotkaniemi et leurs autres joueurs;
- Être présent dans les médias quand ça va bien et… quand ça va mal. L’arrivée de Paul Wilson à titre de vice-président du Groupe CH (le Canadien, le Festival international de jazz de Montréal, evenko, Spectra, etc.) a changé le ton des communications entre l’équipe, les médias et les fans. Avez-vous remarqué que Marc Bergevin n’a jamais accordé autant d’entrevues au cours d’une saison ?
- Être présent dans la communauté. De tout temps, la famille Molson a partagé temps et argent. La Fondation des Canadiens pour l’enfance et les Patinoires Bleu Blanc Rouge ne sont que quelques exemples de son engagement.
Combien ?
Avec plus de 1,6 million de fans sur sa page Facebook, le Canadien est dans une classe à part.
À titre de comparaison : la chanteuse Marie-Mai en a 273 000 et TVA Nouvelles, 1 million. Bien sûr, Céline regroupe 23 millions de fans… mais ils se trouvent un peu partout sur la planète.
Sur Instagram – où toutes les photos sont soignées – la Sainte-Flanelle rayonne auprès de 600 000 fans et le taux d’engagement est de 2,67%.
Mesure Média a analysé trois retombées qui permettent de démontrer des tonalités différentes à propos d’une même fin de saison :
- Ouverture de l’émission Les amateurs de sports avec Mario Langlois, au 98,5 FM, le 8 avril 2019. Plusieurs variables ont été positives, dont le ton de l’animateur. Écart de 140% pour le Canadien ;
- « Le bonheur de l’échec », chronique de Réjean Tremblay, Le Journal de Montréal, 10 avril 2019. Plusieurs variables ont été négatives, dont le ton. Chronique très ironique de Réjean Tremblay. Écart de -161% pour Geoff Molson ;
- « La plus forte progression de la ligue », chronique d’Alexandre Pratt, La Presse+, 7 avril 2019. Plusieurs variables ont été positives, notamment le titre et les mortaises. Écart de 96% pour le Canadien.
Doit-on tout recueillir et faire analyser ?
À l’ère du « data », doit-on recueillir et faire analyser toutes les données disponibles ?
Réponse : non.
Mais, aller à l’autre extrême et ne pas faire analyser un certain nombre de données pertinentes pour améliorer notre gestion et notre rayonnement constitue une erreur.
Prenons l’exemple du Canadien. Pour l’organisation, il serait ridicule d’investir une fortune afin de faire comptabiliser et analyser les données qui confirmeraient sa gigantesque couverture médiatique et la tonalité de tout ce qui se dit et s’écrit à son propos en une saison.
Mais, il pourrait être pertinent de faire évaluer certains des éléments-clés de la couverture médiatique liés à sa marque. Par exemple :
- le gain de réputation – ou le déficit – généré, semaine après semaine, par chacun des 10 plus influents chroniqueurs qui suivent le CH;
- le gain de réputation généré autour de la Fondation des Canadiens pour l’enfance;
- le gain de réputation généré autour de Ryan Poehling au cours de la dernière semaine;
- la segmentation de sa clientèle sur Facebook, Twitter et Instagram.
Sur ce, patience… La prochaine saison du CH ne reprend qu’au début octobre !
Chaque vendredi, Mesure Média présente le gain de réputation (ou le déficit) enregistré par une marque, une organisation ou une personnalité au cours de la semaine.
Note: Après avoir tenu compte du coût publicitaire avant négociation d’une retombée de presse, nous évaluons différentes variables d’analyse afin d’établir le gain ou le déficit de réputation de la retombée. Le gain ou le déficit de réputation (en dollars) d’une retombée est calculé à partir de plusieurs critères quantitatifs et qualitatifs pondérés, dont le traitement journalistique accordé au message ainsi que les aspects graphiques et visuels.