Maripier Morin : bon coup médiatique, mais…
Qu’on le veuille ou non, Maripier Morin et sa mordante personnalité sont de retour dans nos médias. Après son passage remarqué à l’émission L’autre midi à la table d’à côté, on note plusieurs retombées médiatiques dans lesquelles elle enregistre des gains de réputation.
Mais, même si l’amélioration de la réputation médiatique de l’animatrice est significative, je doute malgré tout qu’une grande entreprise veuille encore, un jour, s’associer à Maripier Morin. Retour sur un chemin de croix médiatique qui est loin d’être terminé…
Les comportements graves reprochés à Maripier Morin lui ont valu une couverture médiatique extrêmement défavorable, notamment à la suite des enquêtes journalistiques parues dans Le Devoir en juillet 2020 et dans La Presse en mai 2021.
Une réhabilitation à tâtons
Le lendemain de la parution de l’enquête de La Presse, plutôt que de prendre le recul nécessaire pour continuer à se rétablir, l’actrice est allée à Tout le monde en parle ! Quelle mauvaise décision… Elle semblait dans un état second avec des messages diffus, ce qui a retardé considérablement sa réhabilitation dans l’œil des médias et du public. Était-elle alors conseillée par des stratèges en gestion de crises ? On ne dirait pas.
Être stratège dans le domaine culturel, c’est une spécialité. Être stratège en gestion de crises – dans tous les domaines – c’en est une autre.
Dans les faits, Maripier Morin n’a jamais vraiment entrepris un carême médiatique, multipliant les apparitions ici et là. Un film, une vente de garage ou la naissance de son enfant : autant de prétextes pour vérifier comment l’ouverture à son retour public évoluait.
Puis, en juillet 2022, à quelques jours de la sortie du film Arlette, c’est la grande confession. Elle n’a pas tourné autour du pot en lançant ce qui a donné un titre percutant au Journal de Montréal : « Je suis alcoolique, toxicomane et toujours en thérapie ».
« LA » caution
Il manquait encore « LA » caution, l’indulgence ultime, celle du diffuseur public. Au début du mois de mai, Radio-Canada, via la maison de production Zone 3, a réuni le tandem France Castel et Maripier Morin à l’émission L’autre midi à la table d’à côté. La décision a été critiquée, mais défendue par le porte-parole de la société d’État.
« Elle a effectué son retour dans la sphère publique », s’est justifié Marc Pichette, citant son rôle dans Arlette et la promotion de la série documentaire Imparfaite, à venir sur Vrai. « Maripier Morin et France Castel ont vécu des chutes dans la dépendance, dont Maripier Morin reconnaît sa part de responsabilité. Elles sont remontées à la surface après une longue cure de désintoxication. Ce vécu partagé en faisait un jumelage naturel ».
Dans la foulée de la diffusion de cette émission, la chroniqueuse Sophie Durocher a salué le grand retour de l’actrice. Sa renaissance a-t-elle titré.
Et maintenant ?
Une discussion émouvante avec une marraine d’occasion – France Castel – c’était parfait. Un coup d’encensoir de Sophie Durocher, ça ne nuit pas. Mais, ce n’est qu’un début de rédemption.
Malgré cette démarche dont elle profite – et qui servira probablement de modèle de reprise en main parmi son public – Maripier Morin demeurera très longtemps entachée par ses agissements du passé.
Pourquoi ? Tout simplement parce que, de tout temps, les marques qui se sont collées à des personnalités l’ont fait pour soutirer tout le positif qu’elles dégagent. Le négativisme, les controverses ? Leurs gestionnaires s’en sont toujours tenu loin. Et, ça n’ira qu’en s’intensifiant, puisque le moindre petit faux pas devient une manchette, souvent même une tache indélébile…
Malgré les gains de réputation récents de la femme et de l’artiste dans l’œil des médias et du public, il est difficile d’imaginer qu’une marque voudra s’associer à Maripier Morin d’ici au moins 20 ans.