Relations de presse

2025 : cinq suggestions pour une gestion de réputation efficace

Par L'équipe de Mesure Média   |   13 janvier 2025

Il n’est pas nécessaire de posséder une boule de cristal pour anticiper que 2025 sera une année marquée par des changements – petits, moyens et grands – qui auront de l’impact sur la réputation des organisations et des marques qui sont sous notre responsabilité.

Regardons de près, cinq notions que nous gagnerions tous et toutes à considérer. Ou à reconsidérer.

    1. Contrer la désinformation

Les journalistes aiment bien affirmer qu’ils font continuellement la lutte à la désinformation. Pendant ce temps, que font les stratèges en relations publiques ?

Prenons l’expression « opération de relations publiques » qui est tellement galvaudée… et continuellement utilisée à la place de « campagne d’image », « opération de maquillage » ou carrément « mensonge ».

Imposer le respect, c’est à la fois défendre le rôle essentiel assuré par les stratèges en relations publiques et contrer la désinformation.

Chez Mesure Média, on ne compte plus le nombre de courriels envoyés à des cabinets politiques et à des analystes de l’actualité afin de leur démontrer – en incluant la définition de la Société canadienne des relations publiques et quelques arguments – que les « opérations de relations publiques » sont planifiées et réalisées avec sérieux, selon des règles éthiques. Et, que ça n’a rien à voir avec le « Pee Arrr » du 20e siècle… Résultat : les personnes sensibilisées ont presque toujours éliminé l’expression de leur vocabulaire.

    2. Reconsidérer l’approche EDI avec un nouveau regard

Lancée il y a quelques années comme une grande avancée sociétale, l’approche EDI – Équité, Diversité et Inclusion – bat maintenant de l’aile.

L’ouverture souhaitée a souvent créé – principalement aux États-Unis, puis chez nous – l’effet contraire. En effet, une récente étude réalisée par le Network Contagion Research Institute (NCRI), en collaboration avec l’Université Rutgers enfonce le clou. On parle d’une pédagogie «anti-oppressive»  qui, contrairement à l’objectif visé, engendre de l’hostilité entre les groupes minoritaires et majoritaires, en plus de renforcer les tendances à l’autoritarisme…

Il faut absolument lire la chronique L’homme qui fait trembler Corporate America signée par Isabelle Hachey, le 29 août dernier, dans La Presse+. Elle y qualifie Robby Starbuck « d’étoile montante du bizarroïde univers MAGA », et identifie quelques marques – John Deere, Jack Daniels, Harley Davidson, Lowe’s et quelques autres – qui avaient déjà reculé, en atténuant ou même en éliminant leurs démarches EDI. Depuis, Wal-Mart et quelques leaders économiques incontournables ont fait de même.

« Et nous, on devrait faire quoi ? » Attention au risque de jeter le bébé avec l’eau du bain…

Voici sans aucun doute, une question incontournable que les stratèges en affaires publiques doivent se poser en ce début d’année, et que les directions et conseils d’administration devraient étudier avec énormément de doigté : « Et nous, on devrait faire quoi ? »

Est-il possible de concilier des valeurs et des symboles qui semblent à l’opposé, et des groupes mobilisés pour mener des guerres d’opinion publique ?

En 2025, il y a des organisations privées et publiques qui tiendront mordicus à garder le cap. D’autres atténueront leur engagement, et un certain nombre reculera. Votre décision ne conviendra pas à toutes, et c’est normal.

Se questionner au sujet de l’ÉDI dans le contexte actuel, c’est sain. Mais, il faudra que chaque organisation réécrive ses motivations et communique à l’interne à ce sujet. Il faut faire bien attention pour ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain…

Par exemple, il y a longtemps que Simons est bien plus que le « magasin de la haute-ville de Québec ». L’enviable entreprise familiale s’est ouverte à des marchés bien différents, et affirme l’importance de la diversité et de l’inclusion parmi ses valeurs.

Source du contenu visuel : LinkedIn

Les banques – qui tentent de se draper plus que leurs concurrentes lors des événements de la Fierté – ne reculeront pas. Parce qu’elles connaissent l’impact favorable de l’ÉDI sur certaines de leurs clientèles, et notamment leurs ressources humaines.

Mais, d’autres comme John Deere – qui rejoignent essentiellement des hommes blancs – continueront de se foutre de ce qui constitue, aux yeux de leurs dirigeants, un « truc de woke »…

    3. Faire preuve d’humilité

Encore il y a peu de temps, la gestion des grands projets se résumait à ceci : « Voici ce que nous avons décidé et vous devez l’accepter ». Heureusement, cette ère est résolument terminée. Partout dans les différents milieux, l’acceptabilité sociale continuera de s’imposer en 2025, reléguant aux calendes grecques, l’époque où les gestionnaires imposaient leurs idées.

En 2025, le succès de l’implantation de tout projet reposera sur l’ouverture aux changements qui seront proposés par différents publics. Il vaut mieux accepter cette réalité, et s’adapter dès maintenant !

Ainsi, il vaudra mieux un Plan B ou un Plan C qui fera consensus qu’un Plan A qui sera bloqué !

L’humilité, c’est aussi accepter que le rayonnement de notre marque passe souvent par les bons et les mauvais coups de nos ressources humaines – ce sur quoi les responsables des communications n’ont pas un contrôle absolu.

Source du contenu visuel : La Presse+. Selon Mesure Média, le gain de réputation au bénéfice de l’employé de Maxi, Jean-Pierre Magnan, est de 130 % sur 200 %. Pour Maxi, il n’est que de 40 %… puisque l’entreprise ne semble rien faire pour valoriser la valeur ajoutée de ses employés.

    4. Être rusé avec l’intelligence artificielle

Devant la montée exponentielle de l’intelligence artificielle, il est certainement plus constructif de s’ouvrir que de se braquer.

Des outils d’IA comme les chatbots et les systèmes de traduction rendent l’information plus accessible et démocratisée en quelques clics. Mais, faire une recherche préliminaire est une chose – nous l’avons fait pour préparer ce segment ! – et réfléchir afin de prendre des décisions éclairées et éthiques en est une autre.

L’IA fait craindre le pire – avec raison – puisque les Chat GPT et autres plateformes créent rapidement une dépendance en offrant d’immenses possibilités de simplification et de productivité à nos organisations.

Comment réagir ? Avec prudence, mais en s’ouvrant assurément au changement. Autrement dit : les stratèges en affaires publiques ont tout intérêt à être rusés !

Malgré toutes ses avancées, l’intelligence artificielle ne parvient pas encore à mettre au point, parfaitement, le jugement et l’empathie.

    5. Oser mesurer

Il y a une décennie à peine, les stratèges en affaires publiques se contentaient de résultats évalués « au pif » pour tenter de justifier des résultats. Durant ce temps, leurs collègues du marketing et de la publicité étaient bardés de rapports remplis de données qui confirmaient leur efficacité. Heureusement, les temps ont changé.

Aujourd’hui, la gestion de la réputation est l’affaire de tous et toutes. Elle est établie à la fois grâce à des données quantitatives et qualitatives et des analyses indépendantes.

En 2025, les dirigeantes et dirigeants des organisations dans tous les domaines voudront sans doute connaitre encore davantage l’impact de leurs bons coups sur la réputation sous leur responsabilité, et aussi les déficits de réputation qui en ont découlé dans les médias.

Source du contenu visuel : Cision. Le volume médiatique à propos de l’école Bedford, l’automne dernier, a été énorme. La CSSDM aurait sans doute souhaité l’éviter…

Bien sûr, les commentaires subjectifs et sans fondement existeront encore… mais présumons qu’une plus grande attention sera portée aux données véritables et à leur analyse provenant de l’externe – puisque la distance est une valeur ajoutée.

Sur ce, l’équipe de Mesure Média vous souhaite une formidable année sous le signe de la santé, de l’éthique et des gains de réputation !