La réputation malmenée du CH
Qu’est-ce qui est intangible, vaut très cher, est très difficile à protéger et se fait écorcher à peu près 365 jours par année ?
Il s’agit de la réputation multi-facettes du Club de hockey Canadien.
Au cours des derniers mois, la réputation de la « marque Canadiens » a été grandement malmenée, et les causes vont bien au-delà des problèmes de l’équipe sur la glace.
Et, ce qui est toujours fascinant avec le CH, c’est que tout ce qui est lié à ses multiples gains et déficits de sa réputation est riche d’enseignements dans tous les domaines de la gestion !
Trouver une voie claire dans le brouillard
Quelles sont les organisations, les personnalités et les marques qui sont à l’abri d’une crise dans les médias traditionnels et sociaux ?
Poser la question, c’est y répondre.
Ce qui est fondamental, c’est de pouvoir avancer – il faut absolument trouver une voie claire de sortie de crise à travers le lourd brouillard d’une médiatisation négative…
Se mettre la tête dans le sable et gérer les communications au « pifomètre », c’était bien populaire au 20e siècle ! Heureusement qu’au 21e, l’analyse des données est venue transformer et améliorer grandement les façons d’évaluer les impacts sur la réputation et apporter les correctifs qui s’imposent.
TROIS ÉLÉMENTS SONT ESSENTIELS POUR SORTIR D’UN LOURD BROUILLARD MÉDIATIQUE : DES DONNÉES QUANTITATIVES, DES DONNÉES QUALITATIVES ET DES EXPERTS À L’EXTERNE POUR LES ANALYSER.
Prenons l’exemple du Canadien. Est-ce que l’organisation pourrait uniquement se dire : « Notre réputation est malmenée en ce moment, les choses vont se replacer » ?
Au cours des derniers mois, Mesure Média a identifié 18 enjeux qui ont généré d’importants déficits de réputation au bénéfice de la « marque Canadiens ». Ça touche ses différentes réputations – et ça n’a rien à voir avec les blessures au bas du corps…
Voici deux exemples : la saga Geoff Molson-Marc Bergevin et la sélection de Logan Mailloux.
Dans le cas du départ possible du directeur général, l’enjeu a été omniprésent dans l’actualité sportive depuis… juillet dernier. Puis, il y a eu plus de 2000 mentions de ce sujet, dans les médias traditionnels québécois, entre le 28 novembre et le 2 décembre !
À travers un tel brouillard médiatique, voici ce qui est important de voir clairement :
- qu’est-ce que les journalistes les plus influents ont dit ou écrit, au fur et à mesure que la situation évoluait ?
- qui sont les « personnes de hockey » – Geoff Molson a laissé entendre qu’il ne cherchait pas uniquement des hommes – qui se positionnent, avec quels arguments, et auprès de quels journalistes ?
Par ailleurs, il suffit de mentionner le nom de Logan Mailloux pour visualiser un déficit de réputation gros comme une montagne, et dont les signaux d’alerte à son sujet avaient été allumés, plusieurs jours auparavant, par… le joueur lui-même !
Les différentes réputations du Canadien et… de votre organisation
Les personnes, les organisations et les marques ont un point en commun :
NOUS AVONS TOUS PLUSIEURS RÉPUTATIONS À SOIGNER !
En effet, les PME et les plus grosses entreprises, les sociétés d’état, les OSBL, les associations patronales et syndicales et les personnalités publiques, notamment, doivent soigner leurs réputations – complémentaires, et parfois différentes – auprès de leurs publics.
Le Club de hockey Canadien a quatre réputations à soigner simultanément :
- l’équipe sur glace
- l’équipe hors glace (l’entreprise privée)
- l’employeur des joueurs et du personnel administratif
- le citoyen corporatif (les cliniques de sang, les patinoires bleu blanc rouge, etc.)
Ces réputations fluctuent de haut en bas, parfois à la vitesse des montagnes russes ! Rappelez-vous l’engouement pour l’équipe sur glace, pas plus tard qu’en juin dernier…
L’importance de demeurer zen…
La gestion de réputation est un défi de tous les instants… puisque de nombreux éléments peuvent, en quelques heures, venir chambouler vos stratégies.
Par exemple : est-ce que la direction du CH avait prévu qu’à la suite de la nomination du vice-président Jeff Gorton, une offre de services très médiatisée de Patrick Roy ferait surface ?
LE TAPE-À-L’ŒIL NE SUFFIT PAS. DANS LE CAS DU CANADIEN, ÇA PRENDRA BIEN PLUS QUE DES VICTOIRES POUR RÉTABLIR SES DIFFÉRENTES RÉPUTATIONS.
À retenir :
- L’analyse des données est devenue très importante dans la gestion des communications
- Accordons-nous toujours toute l’importance nécessaire à nos différentes réputations ?