Le bon coup médiatique de la semaine: la parole
Contrairement aux chroniques habituelles, celle-ci ne porte pas sur une marque, une organisation ou une personnalité. Elle porte sur… la prise de parole de victimes et l’écoute que leur ont accordée les médias.
Il m’apparait évident que c’est la prise de parole de l’actrice américaine Alyssa Milano à Hollywood, le 15 octobre dernier, qui aura probablement eu raisons des carrières de MM. Éric Salvail et Gilbert Rozon…
Lorsque tombe le premier domino, on ne sait jamais quelle sera la force de l’impact et la durée de ce qui suivra.
Ainsi, dans le cas qui nous intéresse, qui aurait pu imaginer – même dans les scénarios les plus spectaculaires d’Hollywood – que le tweet d’une actrice américaine donnerait vie, au Québec, au hashtag #MoiAussi ? Et que le mouvement prendrait une telle ampleur, en seulement quelques jours, qu’il allait inciter de nombreuses femmes et hommes à dénoncer, dans La Presse+, Le Devoir et quelques autres médias, des comportements inacceptables ?
Dans cette foulée, Nathalie Simard a repris la parole pour rappeler la vie d’enfer qu’elle a vécue aux mains de son ex-gérant, et on apprend que Me Marcel Aubut est officiellement poursuivi.
Un déficit de réputation qui est amplifié… de minute en minute !
Il n’y a aucun doute que la journée du 18 octobre 2017 aura été la pire qu’auront connu, dans toute leur vie, les « incontournables » – ou plutôt « ex-incontournables » – du show-business Éric Salvail et Gilbert Rozon.
Voici quelques données colligées jeudi à 12 h 00 alors que, comme c’est le cas avec les compteurs des déficits budgétaires des gouvernements, le déficit de réputation est amplifié de minute en minute pour ces deux personnalités :
Éric Salvail
EN UNE SEULE JOURNÉE, LE DÉFICIT DE RÉPUTATION D’ÉRIC SALVAIL DANS LES MÉDIAS QUÉBÉCOIS A FRANCHI LE CAP DE 1 MILLION $. DU JAMAIS VU!
À lui seul, le dossier de La Presse + a généré un déficit de réputation de – 130 000 $ à l’animateur ; il s’agit du reportage qui a déclenché la crise que vit Éric Salvail ;
Même le Toronto Star a traité de cette affaire, ajoutant sa contribution : un déficit de réputation de – 45 660 $ ;
Entre mercredi matin et jeudi à 12 h 00, dans les médias traditionnels du Québec, son nom a été associé plus de 2 354 fois à une inconduite de nature sexuelle et aux effets négatifs que cela a entrainé pour lui : suspension de ses émissions à la radio et à la télévision, retrait de ses commanditaires, etc ;
Gilbert Rozon
LA RÉPUTATION DE GILBERT ROZON SUBIT ÉGALEMENT UN IMPORTANT DÉFICIT À L’ÉTRANGER, OÙ IL EST OMNIPRÉSENT.
Amorcée en début de soirée dans les médias, « l’Affaire Rozon » a rapidement fait boule de neige, venant se greffer à « l’Affaire Salvail » qui était rapidement devenu le principal sujet d’actualité depuis mercredi aux aurores.
Puis, le 98,5 FM et Le Devoir ont donné un coup de tonnerre tôt jeudi matin, alimentant, comme ce fut le cas la veille, toutes les stations de radio et de télévision du Québec et les médias sociaux.
La puissance des médias traditionnels
Ces deux « affaires » ont démontré une fois de plus la pertinence des médias traditionnels – notamment La Presse +, Le Devoir, 98,5 FM, ICI Radio-Canada et TVA : les trois premiers pour avoir diffusé des dossiers très étoffés grâce à des témoignages sur MM. Salvail et Rozon, les deux autres pour avoir contribué à du journalisme de qualité.
Non seulement les victimes ont pu parler, mais elles ont été enfin écoutées et crues.
Chaque vendredi, Mesure Média présente le gain de réputation (ou le déficit) enregistré par une marque, une organisation ou une personnalité au cours de la semaine.
Note: Après avoir tenu compte du coût publicitaire avant négociation d’une retombée de presse, nous évaluons différentes variables d’analyse afin d’établir le gain ou le déficit de réputation de la retombée. Le gain ou le déficit de réputation (en dollars) d’une retombée est calculé à partir de plusieurs critères quantitatifs et qualitatifs pondérés, dont le traitement journalistique accordé au message ainsi que les aspects graphiques et visuels.