Les Flops médiatiques de mi-année 2020

Sans surprise, la première moitié de 2020 a été garnie de Tops…et, aussi, de Flops médiatiques.

Du Dr Barrette aux compagnies aériennes, en passant par le Cirque du soleil, voici nos observations sur ce qui a retroussé… sans oublier Justin Trudeau, perçu bien différemment selon les médias du Québec et du reste du Canada!

1) La Confrérie des ministres de la Santé et du Conseil du trésor

AU QUÉBEC, TOUS LES MINISTRES DE LA SANTÉ ET DU CONSEIL DU TRÉSOR DES DERNIÈRES DÉCENNIES POURRAIENT CONSTITUER LA CONFRÉRIE RESPONSABLE D’UN GÂCHIS QUI PORTE L’ACRONYME CHSLD.

L’actuelle pandémie a éclairé un grand nombre de Québécois à propos de l’influence qu’exercent les élus autour de la table du conseil des ministres. Tous ont une fonction de communication à assumer, mais leur rôle de gestion est très différent : les « ministres en titre » ont des budgets, et les ministres « responsables » n’en ont pas. C’est l’un ou c’est l’autre.

C’est pourquoi la communicatrice et ministre responsable des Aînés et des proches aidants, Marguerite Blais, ne devrait pas être un bouc émissaire pour l’ensemble des drames humains vécus dans les CHSLD.

 

2) Gaétan Barrette : d’observateur avisé à… bouc émissaire

Tout avait bien commencé pour Gaétan Barrette. Dès les premiers jours de la crise, l’ancien ministre de la Santé analysait la gestion de la COVID-19 en observateur avisé, notamment avec Patrick Lagacé au 98,5 FM.

Puis, il est devenu « préposé d’un jour » dans un CHSLD au moment même où plusieurs commentateurs et leaders d’opinion ont commencé à pointer sa réforme du doigt pour expliquer l’hécatombe dans ces établissements. Et, il s’est mis à tirer à boulets rouges sur la ministre des Ainés, Marguerite Blais.

Un repositionnement difficile pour le député de La Pinière – qui, depuis, a disparu des ondes. Il réagit maintenant à l’actualité sur Twitter.

 

3) Cirque du Soleil : où est le citoyen corporatif ?

Synonyme d’innovation et de rêve, et marque adulée autant aux quatre coins de la planète que dans son terreau d’origine, le Cirque du soleil s’est retrouvé, dès le début de la pandémie, dans une situation inimaginable en mettant sur pause ses 44 spectacles et à pied 95 % de ses effectifs.

Tout ce dont il a été question à propos du Cirque est lié aux dollars : problèmes d’endettement, problèmes de liquidité, processus de vente de l’entreprise, etc.

Selon les médias et leurs chroniqueurs, un changement possible d’actionnariat au Cirque du soleil est traité différemment. Ainsi, le chroniqueur Michel Girard, du Journal de Montréal, est particulièrement critique envers l’actuelle équipe de direction du Cirque et l’annonce d’un appui du gouvernement du Québec.

Selon Mesure Média :

• sa chronique du 27 mai  a généré un déficit de réputation de -51 775 $ au  gouvernement du Québec;

• sa chronique du 29 avril  a généré un déficit de réputation de -62 130 $ au Cirque du soleil.

Par ailleurs : contrairement à d’innombrables artistes de toutes les disciplines, personne du Cirque du soleil n’a incité les Québécois et les Canadiens au respect des règles d’hygiène et de confinement lancées par les gouvernements…

Où est donc passé le citoyen corporatif ?

 

4) Compagnies aériennes clouées au sol

Avions cloué au sol. Dettes records. Coupures d’emploi. Baisse des actions en bourse. Les compagnies aériennes ont été accablées de couverture négative au fil des dernières semaines.

S’ajoute à cela un nombre incalculable de publications réclamant un remboursement du billet d’avion aux voyageurs dont le vol a été annulé durant la crise de la COVID.

Seule embellie dans toute crise : un reportage de La Presse+ – Sur les ailes d’Air sanitaire qui détaille les processus de salubrité sur le vol d’Air Canada entre Montréal et Toronto. Un reportage qui, selon Mesure Média, représente un gain de réputation de 141 600 $ pour Air Canada.

 

Ni Top ni Flop…

Justin Trudeau : le PM « Teflon »

D’un point de vue de communication, il est bien embêtant de classer le Premier ministre du Canada parmi les Tops et Flops… Ce serait plus approprié de le retrouver dans une catégorie « mi-figue, mi-raisin » !

Depuis le début de la pandémie, Justin Trudeau a fait tout le contraire de ce que les communicateurs québécois recommandent. En effet, on l’a vu jour après jour :

• dans un décor statique
• seul
• lire ses messages-clés
• être plutôt technique qu’empathique
• hésiter

Souvent critiqué et comparé au Premier ministre Legault qui parle très souvent sans notes et avec son cœur, Justin Trudeau a été salué, à travers le Canada, pour son approche stable et rationnelle.

Deux solitudes, n’est-ce pas ?

Et, il est l’un des rares à connaitre la vérité à propos de son silence de 21 secondes à propos la stratégie du président Trump face aux manifestants du Black Lives Matter… Surprise ou ruse ?

CHOSE CERTAINE : AVEC SON SILENCE, JUSTIN TRUDEAU A « PARLÉ » À DEUX PUBLICS PRÉCIS : LE PRÉSIDENT DES ÉTATS-UNIS ET TOUTE LA CLIENTÈLE DE CENTRE-GAUCHE DU CANADA.

UN DÉCOR DEVENU TRÈS FAMILIER…
SOURCE : THE INDEPENDENT

Tout en voulant informer – en distribuant des milliards de dollars – et rassurer la population canadienne, lors de ses points de presse de 11 h 15, Justin Trudeau a obtenu ce qu’il cherchait : augmenter les intentions de vote en sa faveur. Mission accomplie… jusqu’à maintenant !

Sur ce, bon été… dans les circonstances !