2014 : les « tops » et les « flops » médiatiques
Alors que l’année 2014 tire à sa fin et que les traditionnelles revues de l’année sont en préparation, permettez-nous de vous proposer la nôtre. Et puisque nous avons souvent le nez plongé dans l’actualité, voici la 1ière partie de nos « tops » et nos « flops » médiatiques de 2014.
Les « tops » :
1- Denis Coderre : On peut possiblement reprocher certaines choses au maire de Montréal, mais pas celle de manquer de visibilité médiatique.
Y-a-t-il une seule journée durant laquelle il ne donne pas d’entrevues ?
Certains commentateurs le qualifient d’« omnimaire ». À l’image de ses nombreuses priorités, le maire Coderre est partout dans les médias. Dans les seuls journaux du Québec, Monsieur le Maire récolte 4614 mentions durant les 12 derniers mois. En comparaison, l’ex-maire Gérald Tremblay avait eu une présence deux fois plus faible avec 2152 mentions en 2011 (année avant sa démission).
2- Quatre athlètes féminines : Bien que les joueurs du Canadien soient tous plus médiatisés que les autres athlètes, ce sont surtout quatre femmes qui ont su se démarquer dans les pages sportives, mondaines et culturelles en 2014.
Pendant les Jeux olympiques de Sotchi, le public a découvert les trois sœurs Dufour-Lapointe. De spécialistes des bosses, elles sont devenues, entre autres, les visages d’une marque de cosmétique, des souliers Spring, en plus de prêter leur voix au film d’animation Les avions.
Pour sa part : grâce à ses succès sur les courts des grands chelems, Eugenie Bouchard a fait la manchette durant la saison chaude. Elle s’est retrouvée 10 fois en une de La Presse +. Comme quoi, il n’y pas juste les hommes qui lancent et comptent !
3- Bernard « Rambo » Gauthier : Voilà un homme qui pourrait se retrouver autant dans les « tops » que les « flops » !
Malgré ses démêlés avec la justice dans des causes d’intimidation et d’harcèlement, Bernard « Rambo » Gauthier a surpris lors de son passage à la Commission Charbonneau. Il était si bien préparé que plusieurs se sont demandé si un professionnel de la communication le conseillait ainsi. Mystère et boule de gomme…
Martelant son message à l’effet qu’il défendait sans conditions les travailleurs de la Côte-Nord, il s’est posé en syndicaliste accompli, nous faisant presque oublier son comportement de fier-à-bras…
À son retour sur la Côte-Nord après la Commission, ses collègues l’ont accueilli avec des porte-clés à son effigie – porte-clés dont les profits de la vente ont été remis à des bonnes œuvres. Le Soleil titrait alors « Rambo superstar », qui ce a valu un gain de réputation de 28 160 $* pour Rambo Gauthier, selon notre outil mesure [d].
En prime, « Rambo » termine l’année avec une biographie rédigée par nul autre que Victor-Lévy Beaulieu !
4- Bélugas et GND : Même si leur population est en déclin, force est de constater que les bélugas sont moins menacés ces jours-ci que le projet de pipeline de TransCanada. Des citoyens ont commencé à manifester, dès cet été, contre les travaux de forage de TransCanada, à Cacouna, site de reproduction des bélugas.
L’enjeu cheminait tranquillement dans l’actualité jusqu’à ce que le plan de communication de TransCanada, jugé agressif par des groupes environnementaux et des journalistes, soit dévoilé publiquement.
Gabriel Nadeau-Dubois (GND) a ajouté sa touche en offrant sa bourse du Gouverneur général à l’organisme Coule pas chez nous, qui lutte contre le projet de TransCanada. Les bélugas peuvent remercier GND, car qui veut maintenant de cet oléoduc après tout ce battage ?
5- Xavier Dolan : Dans la catégorie des ambassadeurs du Québec à l’étranger, difficile de passer à côté du travail du cinéaste Xavier Dolan.
Dans les journaux français seulement, avec le succès de son film Mommy au Festival de Cannes, Dolan est mentionné dans pas moins de 2 625 articles depuis le début de l’année 2014. C’est beaucoup et exceptionnel !
Parmi ces nombreuses retombées de presse, le quotidien français Le Monde a publié, en plein durant le festival de Cannes, une critique très élogieuse du film qui représente un gain de réputation de 171 790 $* pour Dolan et son film, selon notre outil d’évaluation des médias en dollars mesure [d]. Avec une présence possible aux Oscars, parions que Xavier Dolan ne disparaîtra pas du radar médiatique en 2015…
Les « flops » :
1- La Charte de la laïcité : Elle a fait couler tellement d’encre à l’automne 2013, puis à l’hiver 2014… Mais aujourd’hui, cette charte, qui devait affirmer nos valeurs québécoises et assurer la victoire électorale au PQ, est reléguée aux oubliettes.
Outre Bernard Drainville, la plupart des ténors péquistes l’ont reniée. Parmi les victimes collatérales, soulignons la famille Pineault-Caron, qui a comparu, en janvier, à la Commission parlementaire sur la Charte. Cette famille de la Côte-Nord, venue raconter ses voyages en Turquie et au Maroc, est devenue la risée d’Infoman et des médias sociaux… Sur YouTube, la vidéo a été vue plus de 480 000 fois.
2- Marcel Aubut et Vladimir Poutine aux Jeux olympiques : Cette visite aurait dû se transformer en bon coup, mais il s’agit plutôt d’un « flop »…
Après tout, le président du comité olympique canadien avait réussi à attirer Vladimir Poutine à la maison du Canada à Sotchi. Mais Marcel Aubut aurait sans doute dû se garder une petite gêne avant de faire une accolade enthousiaste au président russe. Même Poutine a eu l’air étonné d’autant d’amitié !
Me Aubut s’est retrouvé sur la défensive pendant deux semaines dans les médias. Il a été ridiculisé et caricaturé. « Je me suis expliqué quarante fois, c’est assez », a-t-il répliqué à un journaliste de Québecor à son retour au pays après les Olympiques. Cet article, publié notamment dans Le Journal de Montréal, représente un déficit de – 33 830 $* pour Marcel Aubut, selon notre outil mesure [d].
3- Yves Bolduc : Relégué au poste de ministre de l’Éducation, alors que son collègue Gaétan Barrette occupe le siège de la Santé, Yves Bolduc a connu un début de règne ardu.
Rappelons-nous qu’il a dû justifier une prime controversée de 215 000 $ pour avoir accepté davantage de patients alors qu’il était député dans l’opposition. M. Claude Castonguay – devenu à sa façon la belle-mère des libéraux – a ensuite demandé la démission d’Yves Bolduc.
L’entrevue de M. Castonguay au Téléjournal 18h de Radio-Canada vaut à Yves Bolduc un déficit de réputation de – 27 770 $*, selon notre outil mesure [d].
4- Fatima Houda Pépin : Entendons-nous, Fatima Houda-Pépin n’est pas un « flop » à proprement parler.
Mais après avoir été très médiatisée pour ses idées sur la Charte des valeurs et pour avoir tenu tête à ses anciens collègues libéraux, l’ex-députée de La Pinière a complètement disparu de la carte après avoir perdu son comté au profit de Gaétan Barrette.
Plusieurs ex-politiciens deviennent commentateurs dans les médias après leur carrière politique. Où est donc Fatima ?
L’entre-deux
PKP : Difficile de qualifier de « flop », l’ex-homme d’affaires qui caracole en tête des sondages comme aspirant chef du PQ.
Pourtant, son poing droit levé pour « faire du Québec un pays », lors de son entrée en scène aux dernières élections, fait partie des causes probables de la déconfiture électorale du PQ…
PKP est tellement médiatisé qu’il n’a qu’à respirer et il fait automatique la manchette ! J’exagère à peine…
Parmi les retombées célèbres sur PKP en 2014, soulignons la « une » du magazine Maclean’s avec ce titre « Is this the man who will break up Canada ? » au cours de la campagne électorale. Malgré certains éléments négatifs, ce reportage avait valu, selon notre outil mesure [d], un gain de réputation de 751 200 $* pour le PQ et son candidat vedette. La force de PKP réside dans cette capacité à générer une couverture médiatique que le PQ n’aurait pas sans lui. Pour le meilleur et pour le pire…
La semaine prochaine, la suite des « tops » et des « flops » 2014…
* Précision : Après avoir déterminé le coût publicitaire avant négociation d’une retombée de presse, mesure [d] évalue différentes variables d’analyse afin d’établir le gain ou le déficit de réputation de la retombée. Le gain ou le déficit de réputation (en dollars) d’une retombée est calculé à partir de plusieurs critères quantitatifs et qualitatifs pondérés, dont le traitement journalistique accordé au message ainsi que les aspects graphiques et visuels. mesure [d] est au service des organisations et des marques depuis 1994.