Campagne sur les médias sociaux : les partis publient beaucoup, mais discutent peu
Après une semaine plus difficile, Stephen Harper a repris du poil de la bête cette semaine pendant que ces adversaires perdent des plumes au niveau de l’engagement.
Beaucoup de diffusion, peu de discussion
En observant les chefs de près sur les médias sociaux depuis le début de la campagne, nous sommes en droit de se demander s’ils veulent réellement connaître le pouls des électeurs.
Le contenu qui est diffusé sur les médias sociaux s’apparente bien souvent plus à du contenu que l’on retrouverait dans des publicités papiers ou télé qu’à une publication sociale.
Habitués à la diffusion à sens unique des médias traditionnels, les chefs de parti semblent mal s’adapter aux médias sociaux où les questions et les échanges sont chose commune.
Il n’y a que très peu d’appels à la participation provenant des chefs de parti qui préfèrent diffuser au lieu de discuter. Dommage puisque la participation amène de l’engagement et permet souvent d’augmenter sa portée et rejoindre plus de gens.
Cette observation est appuyée par le fait que les deux chefs qui publient le plus, soit Justin Trudeau et Thomas Mulcair, sont également ceux qui sont au bas du classement au niveau de l’engagement.
Le chef du NPD et le chef libéral ont publié respectivement 153 et 128 publications sur Facebook, Twitter et Instagram. Toutefois, leur taux d’engagement n’est que de 0,72 % et 0,34 % respectivement.
On peut donc conclure que plusieurs de leurs publications ne suscitent pas l’engagement souhaité.
Twitter au détriment de l’engagement
L’augmentation du nombre de publications de Thomas Mulcair s’est principalement fait sentir sur Twitter où il est passé de 67 tweets la semaine dernière à 75 cette semaine.
Une tendance claire se dégage depuis le début de la campagne : les chefs qui distribuent également leurs publications sur Twitter et Facebook récoltent un meilleur taux d’engagement que ceux qui misent majoritairement sur Twitter.
C’est normal puisqu’il est plus facile de générer de l’engagement sur une base régulière avec Facebook que ce l’est avec Twitter.
Le chef conservateur, et plus récemment le chef du Bloc Québécois, misent davantage sur Facebook et ils récoltent un meilleur taux d’engagement.
Pour leur part, le chef libéral et le chef du NPD misent sur Twitter de façon disproportionnée. Il en résulte que leur niveau d’engagement est plus bas.
Top 5 : Harper ne laisse rien à ses adversaires
Stephen Harper a l’habitude de se retrouver chaque semaine dans le top 5 des publications ayant généré le plus d’interactions. Pour la première fois de la campagne, il rafle les cinq positions au palmarès !
Cet exploit vient confirmer son avantage sur Facebook qui est sans doute attribuable à du contenu de qualité, mais également à une stratégie publicitaire bien réglée et bien financée ce qui lui permet de tirer son épingle du jeu.
En effet, les chefs ont recours à un appui publicitaire pour mousser leur présence. De toute évidence, Stephen Harper semble avoir trouvé la formule magique (avec le budget en conséquence) pour susciter des interactions de la part des électeurs.