Duel médiatique: Igloofest vs le Carnaval
De la Fête des neiges au Domaine des flocons, en passant par la patinoire du Canal rideau et Montréal en lumière, il y a des activités hivernales de qualité pour tous les goûts.
Partout, les organisateurs rivalisent d’imagination pour nous attirer sur des sites précis, dans le but avoué de nous faire « vivre » des expériences formidables et inoubliables – le tout à la satisfaction des gestionnaires de marques qui investissent de façon de plus en plus stratégique afin de plaire.
Cette semaine, nous comparons deux événements qui ont des caractéristiques communes et qui, pourtant, adoptent des stratégies de communication très différentes : l’Igloofest et le Carnaval de Québec.
Igloofest est un festival de musique électronique qui, depuis 2007, a lieu en janvier dans le Vieux-Port de Montréal. La caractéristique de ce festival de musique électronique urbain est qu’il propose une programmation hivernale extérieure. Cette année, il a lieu du 19 janvier au 2 février.
Pour sa part, le Carnaval de Québec – créé en 1955 – est la plus grande fête d’hiver au monde. Il est connu pour Bonhomme et son palais de glace, et aussi pour ses duchesses. Cette année, il a lieu du 26 janvier au 11 février.
Montréal et Québec : deux mondes !
Affirmer qu’il y a d’énormes différences entre les marchés de Québec et de Montréal serait un euphémisme !
Comparons à quel point les médias traditionnels ont couvert de façon très différente les trois premiers jours des actuelles éditions de l’Igloofest et du Carnaval.
Ici aussi, on observe le « phénomène de la radio de Québec » – qui a généré 216 mentions sur le Carnaval alors qu’Igloofest n’en a obtenu que… 2 dans les stations de Montréal.
Au total, Igloofest n’a obtenu que 33 retombées dans les médias traditionnels du grand Montréal alors que le Carnaval en a obtenu 304 – et ce, malgré les commémorations du premier anniversaire de la fusillade à la Grande mosquée de Québec qui ont relégué ce premier week-end dans l’ombre.
Peu couvert à la télévision, l’Igloofest a généré un intéressant gain de réputation de 6 680 $ à CTV, le 19 janvier 2018 – tel que déterminé par l’outil Mesure D. Toutes les variables sont positives, dont celles-ci : la présentation du sujet, l’amorce, les photos, le traitement journalistique, les images et le ton.
Médias traditionnels et sociaux : deux approches
LA « MARQUE CARNAVAL » PEINE À SE DÉMARQUER DANS LES MÉDIAS SOCIAUX.
Créé à une autre époque, le Carnaval de Québec est sur le point d’amorcer une importante transformation sous la férule de Daniel Gélinas – qui a déjà revitalisé le Festival d’été et l’organisation des célébrations du 400e anniversaire de Québec.
Toutefois, d’ici à ce qu’un coup de barre soit donné, la « marque Carnaval » peine à se démarquer dans les médias sociaux. Par exemple : peu de « hashtags » sont utilisés, et Bonhomme a un compte Instagram qui est inactif depuis… avril 2017 !
Mais, l’organisation du Carnaval ne retourne pas la politesse puisqu’elle n’utilise pas le « hashtag » #quebecregion…
Pour leur part, les véritables Duchesses du Carnaval sont à peine présentes sur Instagram, comme en témoignait leur faible nombre d’abonnés de 644 après le premier week-end… et la revengeance des Duchesses ne décolle pas non plus avec 240 abonnés.
Sur Facebook, l’équipe de l’Igloofest a un très faible taux d’engagement (moins de 1 %) auprès d’un public qui vient de plusieurs régions, uni par un profil plutôt « lifestyle ». Pour sa part, l’organisation du Carnaval ne tire pas pleinement profit de ses quelque 80 000 abonnés – une clientèle essentiellement régionale – en n’entretenant pas de conversations régulières. Le Carnaval aurait tout intérêt à implanter une campagne de marketing d’influence auprès des blogueurs et youtubers qui s’adressent aux familles.
Rien n’est acquis…
Les événements sont comme les restaurants : incontournables une journée, leur pertinence est questionnée le lendemain.
Alors que le Carnaval de Québec s’apprête à vivre une Xième évolution, Igloofest est « tendance »… pour le moment. Et pas à l’abri d’un questionnement visant à continuer d’impressionner sa clientèle.