Information ET relations publiques : c’est possible !
Cette semaine, notre coup médiatique hebdomadaire prend congé afin de me permettre de souligner l’initiative conjointe de la Société québécoise des professionnels en relations publiques (SQPRP) et d’Infopresse – qui ont réalisé, jeudi le 23 novembre au Centre des sciences de Montréal, le premier Forum Information et Relations publiques.
Tout d’abord, clarifions la situation : j’ai fait partie d’un panel lors de cet événement. Mais, peu importe. Cette initiative est tellement bienvenue que j’ai envie de vous partager tout le bien que l’on peut en tirer.
Deux mots qui disent tout !
Avez-vous remarqué les mots choisis pour titrer et sous-titrer l’événement ? Ce sont les suivants : « le Forum de l’information et des relations publiques, le rendez-vous incontournable des professionnels de l’industrie ».
Ces mots sont rarement ainsi accolés.
IL FALLAIT OSER PLACER « ET » ENTRE INFORMATION ET RELATIONS PUBLIQUES, ET PARLER D’UNE SEULE INDUSTRIE.
Depuis plusieurs décennies, dans leur confrérie respective, les journalistes et les professionnels des relations publiques s’amusent à casser du sucre sur le dos des « ennemis » ou – dit de façon plus politiquement acceptable – des « maux nécessaires ».
Tout ce « PR Bashing » et ce « Journalism Bashing », ça nous a menés où ? Bien plus souvent qu’autrement à des confrontations contreproductives basées sur une méconnaissance du rôle réel des uns et des autres – le tout alimenté par des préjugés.
Au lieu de présenter l’information (domaine du journalisme) en opposition aux relations publiques, ces deux champs complémentaires ont été liés, lors de ce forum : ils font partie de « l’industrie ». D’une seule industrie : celle qui consiste à toujours mieux informer dans une société qui change très rapidement.
Il était plus que temps que les professionnels de l’information et des relations publiques se retrouvent dans un forum conçu spécialement pour eux et elles.
Pourquoi ? Parce qu’au-delà de nos différences notoires et de nos rôles complémentaires dans la société, nous avons plusieurs points en commun.
Journalistes, « PR » et… vendeurs d’autos usagées : même combat
La perception du grand public à nos égards est loin de nous plaire, aux uns et aux autres. Dans ce contexte, personne n’aurait encore avantage à lancer des roches aux autres…
Selon le Baromètre de la confiance (Edelman, 2017), les médias sont considérés, au Québec, comme les grands responsables des problèmes actuels (31 %).
Eh oui ! Les médias ont mauvaise presse… alors que les communicateurs n’apparaissent à peu près jamais dans les classements des professions les plus (et même les moins) respectées. On y trouve de plus en plus les blogueurs et les agents de télémarketing, mais pas les stratèges en communication et relations publiques.
LES GRANDS SPÉCIALISTES DE LA PAROLE ET DU CLAVIER ONT FAILLI À LEUR RESPONSABILITÉ D’EXPLIQUER CLAIREMENT CE QU’ILS FONT…
Il est paradoxal qu’au fil du temps, les grands spécialistes de la parole et du clavier ont failli à leur responsabilité de mieux faire connaître, comprendre et apprécier ce qu’ils font, au quotidien, auprès des publics qu’ils tiennent tant à informer et à influencer. Résultat : nos réputations avoisinent celle des vendeurs d’autos usagées…
Réinventer nos meilleures pratiques et éliminer les autres
L’impact des médias et l’importance de leurs plateformes demeurent essentiels au travail des communicateurs. Et, que contiendraient les médias dits « traditionnels » demain matin si, aujourd’hui, il y avait une grève nationale de la part de tous ceux et celles qui les alimentent en nouvelles et sujets de reportages ?
En 2017, alors que les médias traditionnels se battent pour leur survie, ils ont démontré leur pertinence de façon spectaculaire. Parce que, si c’est le mot-clic « #metoo » qui a démarré une gigantesque tombée de dominos dans le showbiz, ce sont des médias traditionnels qui ont véritablement fait chuter les Weinstein, Salvail, Rozon, Appolo, etc.
Il est évident que les médias réinventent leurs pratiques, et même leurs meilleures – dont leurs techniques d’enquête. Pour leur part, les professionnels des relations publiques font de même, notamment en intervenant plus souvent et de façon plus concrète, en amont, à l’écoute des publics.
Mardi, mon collègue Alexandre Lainesse a eu entièrement raison de dénoncer l’utilisation très souvent ridicule du communiqué de presse à toutes sortes de sauces – ce que déplorait récemment le journaliste Jean-Philippe Cipriani à l’antenne de ICI Première.
Démontrer la valeur ajoutée de ce que l’on fait
Unir les mots information et relations publiques et parler d’une seule industrie, c’est très bien. Mais, l’effet n’aura duré qu’une seule journée.
Le plus grand défi qui doit désormais découler de la pratique de l’information et des relations publiques est le même : démontrer la valeur ajoutée de nos contributions à la société – alors qu’une tonne d’informations de piètre qualité est accessible gratuitement, dans les médias sociaux, et que tout un chacun peut s’improviser « PR »…
LES JOURNALISTES PROFESSIONNELS DOIVENT DÉMONTRER QU’ILS RECHERCHENT LA VÉRITÉ. ET LES PROFESSIONNELS DES RELATIONS PUBLIQUES, PROUVER QU’ILS SONT À LA SOURCE DE CELLE-CI.