Le bon coup médiatique de la semaine: Blade Runner
Il était une fois… Blade Runner, un film culte qui revit le 5 octobre 2017 dans une nouvelle version, grâce à un budget et des effets spéciaux sans limites et un réalisateur qui a la cote au Québec et partout sur la planète : Denis Villeneuve.
Quoi faire en situation de crise… indirecte?
La fusillade survenue à Las Vegas, dimanche dernier, a bousculé de façon radicale toute la stratégie de communication et de marketing définie autour de la marque « Blade Runner 2049 ».
Pourtant, il ne s’agissait pas d’une situation de crise liée directement à Blade Runner 2049 – une copie piratée du film aurait très bien pu circuler dans les médias sociaux, ça s’est vu souvent…
Mais, il reste qu’une crise de l’ampleur de la tragédie survenue à Las Vegas peut venir contrecarrer une planification visant à créer un lancement « parfait ».
Comme le mentionnait, mercredi, le journaliste Marc-André Lussier, dans La Presse + :
« Dans le calendrier hollywoodien, la soirée du 3 octobre 2017 était ciblée depuis longtemps comme l’une des plus importantes de l’année. (…) Mais voilà, rien de tout cela n’a eu lieu, car le destin s’en est tristement mêlé. Au lendemain de la tuerie de Las Vegas, qui a fait 59 morts et plus de 500 blessés, personne n’avait l’âme au glamour, hier, surtout dans une ville qui a tissé des liens aussi intimes avec la capitale du jeu. Ainsi, toutes les activités de cette nature ont été supprimées du programme de la soirée. »
ÉTAIT-IL NÉCESSAIRE D’ATTÉNUER DE FAÇON AUSSI MARQUÉE LE LANCEMENT DE BLADE RUNNER 2049?
On pourrait croire que de poser la question, c’est y répondre. Et pourtant…
Je me souviens très bien du mardi 11 septembre 2001. J’étais avec des clients lors d’une activité qui réunissait plus de 300 personnes. Sur l’heure du lunch, avant le début de la deuxième réunion, je leur ai proposé – alors qu’ils venaient de voir les images du World Trade Center en train d’imploser – de demander une minute de silence. C’est arrivé, mais j’avais dû insister pour que cela se produise…
Combien?
Dans le cas de Blade Runner 2049, la stratégie visant à créer une campagne globale répartie sur plusieurs semaines a été gagnante puisqu’elle aura permis de préparer de très nombreuses retombées à l’intention des médias traditionnels et sociaux, et ce, pour une diffusion après le 1er octobre.
Voici quelques exemples :
- Denis Villeneuve à Tout le monde en parle, 1er octobre 2017. Lors de cette entrevue préenregistrée, Denis Villeneuve a eu droit à tous les éloges de Guy-A et de Dany. Gain de réputation pour Blade Runner 2049 et Denis Villeneuve : 591 750 $;
- « A Down-to-Earth Look for ‘Blade Runner », New York Times, 1er octobre 2017. La costumière québécoise Renée April est en vedette dans ce texte très positif dans lequel elle est citée plusieurs fois. Gain de réputation pour Blade Runner 2049 et Renée April : 286 230 $;
- « Requiem hypnotique pour humains et robots et Denis Villeneuve : Faire une suite de “Blade Runner”, je n’aurais jamais osé avoir cette idée, Le Monde, 4 octobre 2017. Il s’agit d’une critique très positive qui comprend une entrevue avec le cinéaste Denis Villeneuve. Gain de réputation pour Blade Runner 2049 et Denis Villeneuve : 211 980 $.
Sur les médias sociaux, l’engouement se poursuit :
- les pages « Blade Runner 2049 » sur Facebook, Twitter et Instagram rassemblent une communauté de près d’un million de fans !
- depuis une semaine, ces derniers ont commenté, partagé ou aimé près de 70 000 fois l’une des publications apparaissant sur les plateformes sociales du film.
Des commentaires dans toutes les langues défilent aussi sur Twitter, témoignant de la médiatisation internationale du long-métrage :
Denis Villeneuve : un cinéaste du monde
SEULEMENT 11% DES RETOMBÉES À L’EXTÉRIEUR DU QUÉBEC MENTIONNENT QUE DENIS VILLENEUVE EST MONTRÉALAIS OU QUÉBÉCOIS.
Pas moins de 79 % des retombées portant sur Blade Runner 2049 et Denis Villeneuve, ces derniers jours, proviennent de l’Amérique du Nord; mais le rayonnement planétaire de cette réédition d’un film culte est loin d’être complet.
Et il est impressionnant de constater que « notre Denis » a été adopté par les cinéphiles de partout puisqu’à l’extérieur du Québec, seulement 11 % des retombées mentionnent le fait qu’il est montréalais ou québécois…
Chaque vendredi, Mesure Média présente le gain de réputation (ou le déficit) enregistré par une marque, une organisation ou une personnalité au cours de la semaine.
Note: Après avoir tenu compte du coût publicitaire avant négociation d’une retombée de presse, nous évaluons différentes variables d’analyse afin d’établir le gain ou le déficit de réputation de la retombée. Le gain ou le déficit de réputation (en dollars) d’une retombée est calculé à partir de plusieurs critères quantitatifs et qualitatifs pondérés, dont le traitement journalistique accordé au message ainsi que les aspects graphiques et visuels.