Analyse de presse

Les Flops médiatiques depuis janvier 2022

Par L'équipe de Mesure Média   |   27 juin 2022

 

La semaine dernière, Mesure Média vous a proposé ses Tops médiatiques des six derniers mois .

Voici ce qui a causé d’importants déficits de réputation à des personnalités, des marques et des organisations…

Sur ce, bon été !

 

1- « Qu’est-ce que les médias sociaux ? »

L’absence du « vrai Jean Charest » dans les médias sociaux – depuis leur naissance, leur envol et leur diversification – porte à croire qu’il s’était résigné à revenir un jour à la vie publique – au point d’ignorer cet univers. C’est pourquoi, on ne compte plus les faux comptes… et qu’il est très difficile à trouver « le vrai » !

De toute évidence, Jean Charest et son entourage ont cru que son énorme expérience politique allait, dès son entrée en scène, changer le sens du vent dans l’actuelle course à la direction des conservateurs à Ottawa.

C’est ce qui laisse croire que « l’offre Charest » a été taillée sur mesure pour les médias traditionnels et leurs publics plus âgés.

SOUVENT, DES STRATÉGIES MALHABILES LAISSENT CROIRE QU’IL N’Y AVAIT PAS ASSEZ DE CHEVEUX GRIS À LA TABLE DES DÉCISIONS. Y EN AURAIT-IL TROP AUTOUR DE JEAN CHAREST ?

2 – Hockey Canada = viol présumé

Jusqu’à la fin mai, le nom « Hockey Canada » était très rarement mentionné dans les médias québécois. C’était un peu plus fréquent dans le Canada anglais.

Depuis, il est accolé à un viol présumé. Ce n’est pas rien.

Un viol commis dans les années 60 – du temps de l’excellente série Mad Men – n’était pas moins grave. Ce qui a changé de façon drastique, c’est la « gestion de crises du 21e siècle » dans de plus en plus de cas. Mais, ce n’est pas toujours le cas.

Cette crise au sein de Hockey Canada est gérée comme à l’époque de Mad Men : la stratégie semble dictée par des avocats, et la réputation de l’organisation domine sur ce qu’a vécu et vit encore la victime présumée. Aucune empathie…

Cette situation a pris beaucoup plus de temps à s’insérer dans l’actualité au Québec qu’au Canada, et elle a été un sujet important et constant.
Source du visuel : Cision

Incidemment, ça ressemble à la situation qui a mené à la démission du président de la FTQ-Construction, il y a quelques semaines…

 

3 – REM et 3e lien : même tracé

REM par ci, 3e lien par-là : dans l’actualité, les deux gigantesques projets de transport annoncés à coup de milliards de dollars au cours des dernières années ressemblent à… des routes remplies de nids-de poule !

LE 3E LIEN DE QUÉBEC ET LE REM DE L’EST À MONTRÉAL SUBISSENT TOUS DEUX D’IMPORTANTS DÉFICITS DE RÉPUTATION.

De toute évidence, ces deux projets ont été annoncés très rapidement, pour des considérations électoralistes dans le cas du 3e lien. Tous les fils n’étaient pas solidement attachés… et l’acceptabilité sociale n’était pas au rendez-vous dès le départ, ni dans un cas ni dans l’autre. C’est pourquoi ils ont vogué d’une transformation à l’autre…

La couverture médiatique portant sur le 3e lien est plutôt neutre et négative. Ici, un déficit de réputation de -75 % sur -200 %.
Source du visuel : Journaldequebec.com

 

4 – Sunwing et les influenceurs sous le soleil du Mexique

L’année 2022 a très mal débuté pour Sunwing…

Tout a commencé quand un gestionnaire de Sunwing a eu « l’excellente » idée d’autoriser la location d’un avion à un organisateur d’événements pour un méga party avec des influenceurs sous le soleil du Mexique, en pleine période de confinement…

Avec une actualité qui tournait au ralenti au début janvier, les médias ont fait leurs choux gras de cette affaire pendant plusieurs jours. Le déficit de réputation dans les médias, causé à Sunwing, est certainement plus important que le profit net découlant de ce vol « aller seulement » vers le Mexique…

Sur NBC, l’animateur Jimmy Fallon s’est moqué des influenceurs et de Sunwing. Score de performance de –110 % pour le transporteur, et de -160 % pour « les influenceurs ».
Source du visuel : complex.ca

 

5 – Marguerite Blais et Danielle McCann: en-dessous de l’autobus…

Ça se voit souvent en politique, et aussi dans différents domaines : quand un problème de gestion survient, on se débarrasse cavalièrement de boucs émissaires – d’où l’expression « jeter en-dessous de l’autobus ».

C’est de cette façon que deux ministres du gouvernement Legault qui ont eu des problèmes de gestion et de communication durant la pandémie – Marguerite Blais et Danielle McCann – se sont « fait démissionner », un matin où il fallait calmer le jeu dans l’actualité gouvernementale.

Dans de telles situations, malheureusement, le public en vient à oublier la bonne foi et l’engagement des personnes… pour ne retenir que des erreurs.

 

6 – Anne Casabonne, politicienne déchue dans Marie-Victorin

La comédienne Anne Casabonne a profité de la partielle dans la circonscription de Marie-Victorin, ce printemps, pour se présenter en politique sous la bannière du Parti conservateur du Québec. Rien pour améliorer sa réputation, déjà mise à mal par sa lutte – perdue d’avance – contre la vaccination pour la COVID-19.

Sans grande surprise, la chroniqueure Sophie Durocher est tombée à bras raccourcis sur l’entrée en politique d’Anne Casabonne. Score de performance de… -120 %.
Source du visuel : Journal de Montréal

 

Ayant perdu dans Marie-Victorin, quel sort attend la comédienne, dont le talent ne fait aucun doute ? Même si elle a une plus grande notoriété que son chef Éric Duhaime, elle n’a pas démontré – au cours des derniers mois dans les médias – qu’elle peut transposer sa crédibilité et son expertise de comédienne dans la sphère politique. La notoriété, c’est une chose. La crédibilité et l’expertise, c’est très différent.

 

Ni Top, ni Flop

Caroline Saint-Hilaire et Bernard Drainville 

Deux excellents communicateurs. Deux personnalités politiques reconnues pour leurs faits d’armes. Pourtant…

Au moment d’accorder leurs premières entrevues, Caroline Saint-Hilaire et Bernard Drainville étaient attendus de pied ferme par les médias. Pourtant bien préparés, ils ont eu toute la misère du monde à faire valoir leurs motivations à choisir la CAQ…

Cette critique très sévère a valu à la CAQ un déficit de -110 % sur -200 %.
Source du visuel : Journal de Montréal

 

Bilan : deux retours qui, sans être complètement ratés, n’ont pas été réussis.

 

Catherine Dorion quitte la politique

Faut-il se surprendre que la spectaculaire députée Catherine Dorion ait choisi d’annoncer son départ de la vie politique avec fracas ?

Ce fut un vendredi soir sur Facebook, après les heures de tombée des médias traditionnels. Et, le 1er avril, comme s’il s’agissait d’une blague…

Elle a souvent eu des propos très durs envers l’institution de l’Assemblée nationale… Ses détracteurs l’ont critiquée. Ses partisans l’ont saluée.

 

Loi 96 = division  

Rien d’étonnant à ce que les minorités linguistiques au Québec aient critiqué la Loi 96 sur la langue française.

Ce qui a contribué au déficit de réputation de la Loi 96, ce sont plutôt les critiques de commentateurs francophones, qui jugent que cette loi n’améliorera en rien le sort du français au Québec. Malgré tout, la CAQ saura « surfer » sur cette Loi – qui vise aussi à protéger l’identité québécoise – pour marquer des points en vue de la prochaine élection…