Main tendue, démission, prêt et… encore Gertrude
Où sont les coups d’éclat qui devraient marquer l’imaginaire des citoyens dans le but qu’ils exercent leur droit de vote?
Depuis le dévoilement de l’autobus psychédélique du PQ et le lancement des slogans et des affiches des partis, l’actuelle campagne électorale est assez ennuyante. Pourquoi ?
C’est parce que les partis ont conçu cette campagne sur les automatismes du 20e siècle, à une époque où les marques n’avaient pas l’importance qu’elles ont aujourd’hui. Et depuis, vous le savez : les partis politiques sont devenus des marques. Les candidates et candidats, également.
Or, quelles sont les marques qui se sont distinguées dans l’actualité depuis la semaine dernière ?
La marque Gertrude Bourdon
Impossible de terminer la semaine sans parler de Gertrude Bourdon, devenue LA candidate – et de loin – la plus médiatisée depuis son entrée en politique sous le signe de la controverse et du magasinage.
Depuis le 18 août dernier – alors que Denis Lessard annonçait, dans La Presse+, qu’elle se joindrait à la CAQ – Mme Bourdon a obtenu 2924 mentions – à peu près toutes neutres ou négatives. Ce n’est certainement pas ce que souhaitait le PLQ en l’accueillant…
EN MOINS DE DEUX SEMAINES, LE DÉFICIT DE RÉPUTATION DE GERTRUDE BOURDON A FRANCHI LE CAP DES – 500 000 $. C’EST DU JAMAIS VU EN POLITIQUE QUÉBÉCOISE.
Comme sur un chiffrier, le déficit de réputation de Mme Bourdon monte rapidement : déficit de – 19 000 $ chez Alain Gravel et près du double au micro de Bernard Drainville au 98,5 FM; déficit de plus de – 30 000 $ à la suite de la chronique de Joseph Facal dans Le Journal de Québec et Le Journal de Montréal; déficits à répétition à LCN et à RDI; déficits aux radios de Québec, etc.
Mercredi, au micro d’Alain Gravel, Mme Bourdon a tenté, une nouvelle fois, d’expliquer le sens de son échange de texto à la CAQ. En réponse à « Je crois sincèrement que nous avons l’occasion de marquer l’histoire », Mme Bourdon avait répondu : « Je le crois aussi. »
Lorsque l’animateur à ICI Première Montréal lui a demandé ce qu’elle a voulu dire, elle a répondu : « Je savais que mon saut en politique allait marquer l’histoire. »
La marque François Legault
Le chef de la CAQ est celui qui a fait le plus parler de lui au cours des sept derniers jours, avec 7 801 mentions. Il est suivi de près par Philipe Couillard (7 520). Jean-François Lisée suit loin derrière avec 5 559 mentions et Manon Massé ferme le bal (2 925).
La marque Jean-François Lisée
Le chef du Parti Québécois, Jean-François Lisée, fait tout pour se démarquer. Il a retrouvé ses réflexes de communicateur et il a l’air heureux d’être en campagne électorale.
JEAN-FRANÇOIS LISÉE A RETROUVÉ SES RÉFLEXES DE COMMUNICATEUR, MAIS ÇA NE SUFFIT PAS.
Mais ses deux récentes sorties – inattendues – visant à défendre son adversaire caquiste contre des attaques de sexisme et sa main tendue aux trois autres chefs dans le but de faire front commun en faveur de la gestion de l’offre – n’ont pas suffi pour le positionner à l’avant-plan.
La marque Le Bouyonnec
Le président de la Coalition avenir Québec, Stéphane Le Bouyonnec, a annoncé mardi qu’il renonçait à cette fonction sur-le-champ, en plus de retirer sa candidature dans La Prairie.
Pourquoi ? L’un de ses investissements a choqué bien des gens et incité un nombre grandissant d’entre eux à le qualifier, sur les réseaux sociaux, de « shylock » – une image que ni lui ni son parti ne peuvent endurer. Selon Bernard Drainville, son départ survient juste avant que le PLQ ne lance une campagne négative à ce sujet.
Tel un éclair, sa démission a généré 434 mentions en quelques heures.
La marque Rizqy
Habituée, sur des tribunes universitaires, à être très médiatisées grâce à des dossiers économiques, la recrue libérale Marwah Rizqy passe assez inaperçue dans le château-fort libéral de Saint-Laurent. Est-ce ce qui l’a incité à enfiler les gants de boxe pour accuser le chef caquiste de sexisme ?
Mardi matin, au micro de Paul Arcand, elle a été taillée en rondelles… Déficit de – 28 854 $ pour Marwah Rizqy.
La marque Caire
C’est l’arroseur arrosé ! Au fil du temps, le député de la CAQ, Éric Caire, a pris l’habitude de semoncer ses adversaires sur des questions de conflits ou d’apparence de conflits d’intérêts. Cette fois-ci, c’est lui qui paraît mal, après avoir contracté un prêt de 55 000 $ auprès d’un maire de sa circonscription…
Cette manchette non souhaitée par la CAQ et son candidat ont généré 412 mentions en quelques heures.
Quelles surprises nous réserve la semaine prochaine ?