Radio-Canada : des gros noms prennent la parole. En vain ?
Alain Gravel, Patrice Roy, Céline Galipeau, Pascale Nadeau, Pierre Karl Péladeau, Jean-Marc Fournier, Gabriel Nadeau-Dubois, Linden MacIntyre, Marc Cassivi, Marc Labrèche… Plusieurs journalistes et personnalités bien en vue ont dénoncé les récentes compressions de 130 millions de dollars.
Bien que ces sorties publiques bénéficient d’une grande visibilité, force est de se demander si ce battage médiatique n’est pas en vain ?
Car battage médiatique, il y a.
Seulement dans la presse imprimée et les principaux sites Web d’information du Québec près de 500 articles ont été rédigés sur le sujet depuis le 10 avril (jour de l’annonce des compressions).
À la radio et télévision au Québec, on retrouve quelque 760 mentions de compressions à Radio-Canada.
Dans le cas de la SRC/CBC, il s’agit de 657 emplois qui seront abolis à travers le Canada.
En janvier dernier, Bombardier a supprimé 1 700 emplois, dont 1 100 au Québec, à la suite des coûts élevés du développement de la CSeries.
Devinez combien d’articles ont été publiés sur le sujet au Québec ? Quelque 75 articles…
Quand des journalistes perdent leur boulot, les médias ont tendance à en parler plus. C’est normal, ça touche leur monde. Si, en plus, une personnalité telle Pierre Karl Péladeau se prononce, la couverture s’emballe littéralement !
Des appels au débat
En général, plus une cause est favorablement médiatisée, plus elle peut toucher le public et faire changer les choses.
Mais dans le cas de Radio-Canada, c’est un peu comme si son sort était déjà réglé en raison du silence médiatique du gouvernement conservateur dans ce dossier. La chose est entendue. Le gouvernement conservateur a réduit le budget de la société d’État. La ministre du Patrimoine, Shelly Glover, n’a rien à ajouter.
En fait, il n’y a aucun débat sur l’avenir de Radio-Canada dans les médias. Il n’y a que des personnalités publiques et des syndicats qui demandent un débat sur le futur de Radio-Canada/CBC. Mais personne n’est là pour répondre…
Vendredi dernier, le chroniqueur culturel de La Presse, Marc Cassivi, écrivait que nous en étions à « l’heure des choix » quant au diffuseur public. « Financer adéquatement Radio-Canada, je l’ai dit et je le répète, est un choix de société. Et l’heure des choix a sonné », écrit-il.
Publiée dans La Presse +, cette chronique représente un gain de réputation de 12 820 $ pour l’enjeu de la sauvegarde de Radio-Canada, selon notre outil d’évaluation des médias mesure-d.
Reste maintenant à savoir si toute cette couverture se traduira, dans un proche avenir, par un réel débat et à des solutions concrètes pour l’avenir du diffuseur public canadien.