Relations publiques, communications et lectures estivales
Parmi les activités qui seront assurément les plus populaires cet été, il y a la lecture. Voici quelques suggestions des membres de notre équipe. Bon été !
PAULINE, DENIS ET DOMINIQUE : TROIS PROFILS POLITIQUES
De tout temps, les femmes et les hommes politiques ont écrit des bouquins.
Pourquoi ? Si le contexte diffère selon les individus – présenter une vision, faire un bilan, régler des comptes, laver une réputation, etc. – tous et toutes poursuivent un même but : se positionner.
DES LIVRES, POUR SE POSITIONNER.
Au cours de la dernière année, parmi les très nombreux livres qui ont été signés par des personnalités politiques, en voici trois qui pourraient vous intéresser. Je vous les résume en un mot chacun.
Ensemble
Pauline Marois : Au-delà du pouvoir est un excellent livre.
Il est évident que cette Première ministre du Québec a écrit ce livre elle-même puisqu’on l’entend parler ! Elle y raconte sa vie en entier, de son enfance dans une famille modeste jusqu’à récemment. Ses efforts souvent inouïs pour faire sa place sont racontés avec détails. Les incontournables batailles au PQ, aussi !
Et, surtout – et c’est ce qui m’est apparu le plus pertinent pour l’histoire – c’est la vision qu’elle avait d’un Québec plus fort, plus fier et plus équitable, et tout ce qu’elle a fait pour contribuer à son évolution.
Pour y parvenir, Pauline Marois a placé les Québécoises et les Québécois au cœur de cette vision. Et c’est en ralliant ses collègues et même ses adversaires, les fonctionnaires, des partenaires, etc. qu’elle a laissé une marque indélébile.
Je
Le lancement de Denis Coderre : Retrouver Montréal était la première action d’un plan visant à ce qu’il parvienne à obtenir à nouveau la mairie de Montréal en novembre prochain.
Ce livre présente un homme évidemment plus mince, et supposément plus humble et rassembleur, qui aurait appris de ses erreurs.
Dans « Retrouver Montréal » – un titre qui laisse croire qu’il revient après avoir quitté – Denis Coderre a utilisé le « je » 358 fois… dans 328 pages.
Nouveau Coderre, vraiment ?
Nous
Dominique Anglade : Ce Québec qui m’habite présente une femme audacieuse, à qui les défis ne font pas peur (diriger le Parti libéral du Québec de nos jours n’est pas une sinécure !).
Son parcours personnel et professionnel n’est pas banal : née en Haïti, où ses parents sont décédés lors du séisme de 2010, elle a connu jusqu’ici une carrière à succès. Elle incarne le Québec d’aujourd’hui et de demain : celui des différences et de l’ouverture aux autres.
Dans son livre, Dominique Anglade se présente à juste titre comme une « vraie Québécoise » qui a arpenté les quatre coins du Québec. Et en le refermant, on aimerait l’accueillir à notre table !
Pierre Gince, PRP, ARP
Président
NOUS MÉRITONS MIEUX. REPENSER LES MÉDIAS AU QUÉBEC
Marie-France Bazzo
Animatrice, chroniqueuse, productrice, Marie-France Bazzo a porté – et porte toujours – plus d’un chapeau dans les médias québécois. C’est donc à partir de ses expériences qu’elle se permet cet essai, qui mélange critiques et solutions pour revoir de fond en comble l’offre médiatique.
Bien que la radio, la presse écrite et les réseaux sociaux soient abordés, l’auteure réserve ses commentaires les plus virulents pour la télévision : nivellement par le bas du contenu, omniprésence des mêmes vedettes, trop d’opinions faciles, manque de vrais débats, d’audace et de diversité… En gros, l’ex-animatrice de Bazzo.tv réclame aux patrons de la programmation qu’ils cessent de prendre le public pour des cons !
CESSER DE PRENDRE LE PUBLIC POUR DES CONS !
« Il faut penser plus large que soi, au-delà de sa propre personne, de sa classe ou de sa caste. […] À bas la saucisse télévisuelle fade et la pureté idéologique ! Les temps le permettent et le réclament », écrit-elle.
À lire un chapitre à la fois, question de bien décanter les constats et les propositions de sortie de crise exposés dans cet essai.
Caroline Roy, PRP
Vice-présidente et associée
FAIRE LA MORALE AUX ROBOTS
Martin Gilbert
« De nombreux experts estiment que d’ici 2050, il y a 50 % de chances qu’on parvienne à concevoir une intelligence artificielle comparable à l’intelligence humaine » – M. Gilbert
Dans cet essai, le philosophe et chercheur, Martin Gilbert, s’interroge sur l’avenir de l’intelligence artificielle et sur les algorithmes qu’ils lui seront transmis. Pouvons-nous coder une morale aux robots ? Et, si oui, laquelle ?
POUVONS-NOUS CODER UNE MORALE AUX ROBOTS ?
ET, SI OUI, LAQUELLE ?
Comment s’assurer que les algorithmes fournis seront inclusifs ? L’intelligence artificielle deviendra-t-elle un enjeu politique ? Cet ouvrage offre des pistes de réflexion aux défis de communication que les entreprises et les marques dans le milieu de la technologie auront à affronter. Comment inspirer la confiance aux consommateurs à propos des voitures autonomes ? Quoi communiquer en cas de problèmes techniques majeurs ?
Les questionnements de l’auteur confirment que les gestionnaires devront travailler de pair avec les experts en relations publiques pour établir des plans de relations de presse et de gestion de crise efficaces. Faire la morale aux robots est un essai court, pertinent, dosé d’humour et de philosophies.
Hermanie Desrosiers
Coordonnatrice et analyste médiatique
TOMBÉE MÉDIATIQUE
Mickaël Bergeron
Mickaël Bergeron, journaliste à La Tribune qui a roulé sa bosse dans plusieurs médias au Québec depuis ses débuts dans le métier, a publié cet essai en 2020.
L’analyste médiatique que je suis a adoré ! Mickaël explique le fonctionnement des médias (de leur modèle de financement à leurs choix éditoriaux en passant par le manque de diversité des journalistes).
Il parle du contenu publicitaire vs le contenu journalistique, des médias régionaux, de « fake news », des stations de radios de Québec et de certains animateurs passés et présents, de désinformation et de liberté d’expression, etc. L’information en 2021 est décortiquée.
Il s’attarde au rôle et à la responsabilité du journaliste vs celui des chroniqueurs et des animateurs. On y parle des salaires, de popularité et de précarité.
Son propos est appuyé de nombreuses citations et exemples – certains très récents – qui rendent la compréhension des enjeux plus facile.
Si vous êtes passionné d’information, vous devez ajouter ce livre à votre liste de lecture !
L’INFORMATION N’EST PAS UN PRODUIT DE CONSOMMATION.
Je vous laisse sur cette citation de Mickaël Bergeron : « Ma principale conviction, c’est que l’information n’est pas un produit de consommation. L’information appartient à tout le monde. L’information est un outil collectif. »
Marie-France Cloutier
Conseillère, veille et analyse médiatique
L’ART DU STORYTELLING
Guillaume Lamarre
L’art de raconter une bonne histoire peut nous sembler être un don. Le manuel de Guillaume Lamarre sur « L’art du storytelling » nous apprend que c’est faux. L’auteur nous explique comment capter l’attention de son auditoire, la conserver tout le long du récit et – le plus difficile – réussir à marquer la mémoire.
Une accroche narrative ne s’applique pas uniquement au domaine de la publicité ou des arts, elle s’applique aussi aux relations de presse. Les exemples de stratégies de communication et de conception d’image de marque qui utilisent le storytelling pour asseoir leurs marques sont nombreux. Du plus petit gazouillis à la méga-campagne de communication, une bonne mise en récit crée un attachement émotif envers le produit, ça fait vendre et ça fidélise le client.
AVEC LE STORYTELLING,
ON VEUT « ÉDITORIALISER » LA PUBLICITÉ.
Auparavant, les stratèges en communication et en relations publiques avaient pour but de faire parler de leur publicité dans le contenu éditorial. La situation est renversée aujourd’hui : avec le storytelling, on veut « éditorialiser » la publicité. En créant une bonne histoire, on positionne les valeurs et la mission d’une marque de façon plus organique. On facilite, ainsi, le récit journalistique.
À la fin de ma lecture du livre, j’ai laissé mon imagination gambader. Je me suis permis de créer de beaux récits pour envelopper des marques ou des organisations qui bénéficieraient bien d’une plus grande cohérence dans la somme de leurs opérations de communication…
Marie-Ève Laroche
Analyste médiatique
COMMENT ÊTRE VISIONNAIRE
Philip E. Tetlock et Dan Gardner
Que ce soit pour déterminer la future équipe championne de la Coupe Stanley ou encore le résultat des prochaines élections, les prédictions sont omniprésentes dans la sphère médiatique. Pourtant, les experts lus dans les journaux et entendus à la télévision n’offriraient pas des prédictions aussi précises que l’amateur chevronné. Pourquoi ?
Dans leur ouvrage Comment être visionnaire, publié en 2015, le chercheur Philip E. Tetlock et le journaliste Dan Gardner estiment qu’une bonne prédiction relève d’une série d’habitudes cognitives rigoureuses. Ces habitudes, développées à long terme, impliquent non seulement de rassembler l’information essentielle et de la traiter de manière dynamique, mais aussi de constamment remettre son jugement en question pour éviter les pièges tendus par les biais cognitifs.
Tetlock et Gardner mettent aussi l’accent sur l’importance de la bonne communication et de l’évaluation. D’après eux, il est essentiel de s’entendre sur les mots utilisés pour définir la réalité et de les rattacher à une échelle de valeur fixe. Cette manière de quantifier les résultats permet ensuite de les analyser et d’améliorer la qualité des prédictions.
PRÉVOIR L’AVENIR EST AVANT TOUT UN TRAVAIL DE DÉTECTIVE !
Bref, voir dans l’avenir est avant tout un travail de détective qui ne nécessite aucun pouvoir ésotérique ! La méthode proposée dans Comment être visionnaire procure des avantages indéniables aux spécialistes des relations publiques pour mieux anticiper les événements à venir.
Gabriel Simard
Analyste médiatique