SNC-Lavalin en mode séduction
Les dirigeants de SNC-Lavalin pourraient bien défiler à Occupation double, ces jours-ci. Pourquoi ? Parce qu’ils sont visiblement en mode séduction !
En effet, ce fleuron de l’ingénierie québécoise tente de rétablir sa réputation et de reconquérir le Québec après avoir été férocement écorché dans les médias…à raison.
Durant la dernière année, SNC-Lavalin a connu les pires manchettes possibles :
Et j’en passe, la revue de presse va de scandale en scandale.
Encore samedi dernier, La Presse publiait cet article en page A3 sur les liens entre SNC-Lavalin et Arthur Porter.
Changement de cap pour SNC-Lavalin
Question de se refaire une virginité, SNC-Lavalin sort ses nouveaux atouts.
D’abord, le samedi 27 septembre, un reportage complet de La Presse nous entretenait d’un programme de conformité et d’éthique chez SNC-Lavalin pour éviter de nouvelles affaires de corruption.
Deux jours plus tard, la porte-parole de SNC-Lavalin, Leslie Quinton, était en entrevue avec l’animateur Paul Arcand. Alors qu’Arcand lui rappelait les scandales de l’entreprise, elle a martelé son message pendant près de 12 minutes : SNC-Lavalin met en tout en œuvre pour laver plus blanc que blanc.
Puis, jeudi dernier, le président et chef de la direction de SNC-Lavalin, Robert Card, faisait la une du journal Les Affaires. « Il veut l’absolution », titrait le journal.
Robert Card y fait l’objet d’une entrevue exclusive de près de deux pages. À elle seule, cette entrevue de Robert Card équivaut à un gain de réputation d’un peu plus de 40 000 $ pour SNC-Lavalin, selon mesure-d, notre outil d’évaluation des médias en dollars.
Deux chroniqueurs des Affaires, Diane Bérard et François Pouliot, ont aussi écrit sur SNC-Lavalin dans la même édition. Et en entrevue, l’investisseur Stephen Jarislowksy critiquait sévèrement la compagnie avec des commentaires tel « Le conseil de SNC-Lavalin n’a pas fait son devoir ».
Les Affaires a consacré beaucoup d’espace à SNC-Lavalin. Chacune des retombées a généré un « gain sur réputation » différent pour l’entreprise en repositionnement.
Bien que les journalistes n’ont pas été complaisants à l’endroit de SNC-Lavalin, l’entreprise ne pouvait espérer mieux comme couverture, dans un contexte où elle continue de se faire éclabousser par les récents scandales.
« La corruption colle à la peau de SNC-Lavalin. Robert Card veut tourner la page. Et pour ça, il doit faire la paix avec Québec », peut-on lire sur la une des Affaires. Ce n’est peut-être pas l’amorce la plus favorable pour SNC, mais le message principal de Robert Card est repris : il veut faire la paix avec Québec et tourner la page. Quoi demander de plus dans le contexte actuel ?
Dans cette vaste opération de relations publiques, SNC-Lavalin est bien parti. Cela dit, la côte à remonter est gigantesque. Il en faudra beaucoup des bonnes nouvelles pour rétablir l’image de SNC-Lavalin. Et encore faut-il que les médias les couvrent autant que les controverses et les scandales… Beau défi !
J’ai déjà participé à une présentation donnée par le directeur des communications de la Caisse de dépôt et placement du Québec devant un groupe d’étudiants de l’ENAP à propos de la gestion de crise.
En introduction, le porte-parole de la Caisse a demandé aux étudiants ce qu’ils connaissaient de la Caisse de dépôt. Parmi les premières réponses, les étudiants ont rappelé la perte des 40 milliards de la Caisse de dépôt en 2008. Depuis 2008, la Caisse a fait bien d’autres réalisations beaucoup plus positives pour le Québec. Et pourtant…
Là s’arrête toute comparaison entre la Caisse et SNC-Lavalin. Mais cette anecdote illustre néanmoins que les mauvaises nouvelles peuvent suivre une entreprise pendant bien des années…
Pour plus de renseignements : mesure-d.ca.