Gestion de crises

Sunwing, les influenceurs et… El Clan Pannetón

Par Pierre Gince, PRP, ARP, FSCRP   |   17 janvier 2022

L’année 2022 a très mal débuté pour Sunwing et le vaste fourre-tout que constituent « les influenceurs »… À l’opposé, elle a été un nuage pour Le Clan Panneton !

Est-ce que tout a été dit et écrit ? Non, puisqu’il y a des dommages aux réputations qui se poursuivent.

Il fallait voler ? Vraiment, à tout prix ?

C’est connu : lorsque survient une crise, les gestionnaires se tournent vers des stratèges en communication – comme si tous les miracles étaient à portée de main !

C’est connu, aussi :

LES CRISES DÉCOULENT TRÈS SOUVENT D’ERREURS DE GESTION QUI SONT COMMISES AU SEIN MÊME DES ORGANISATIONS. 

C’est le cas avec « l’affaire Sunwing » : quelqu’un a autorisé la location d’un avion à un organisateur d’événements pour un méga party sous le soleil du Mexique, au cœur d’une période de confinement…

Quelles étaient les probabilités du débordement qui est survenu ? Poser la question, c’est y répondre.

Au siège social de Sunwing, trois chiffres peuvent être comparés : d’une part, le profit net découlant du vol aller seulement vers Tulum et, d’autre part, le déficit de réputation (qui peut très bien être chiffré en dollars) et le score de performance.

DEPUIS LE 4 JANVIER, LE DÉFICIT DE RÉPUTATION CAUSÉ À SUNWING EST CERTAINEMENT PLUS IMPORTANT QUE LE PROFIT NET DÉCOULANT DU VOL « ALLER SEULEMENT » VERS TULUM…

Voici deux exemples de ce déficit de réputation :

La marque Sunwing est mentionnée dans le titre, tout comme le mot « jail »… Mesure Média évalue le score de performance à -135 %.
Source du visuel : cbc.ca

 

 

Sur NBC, l’animateur Jimmy Fallon s’est moqué des influenceurs et de Sunwing. Score de performance de –110 % pour le transporteur, et de -160 % pour « les influenceurs ».
Source du visuel : complex.ca

 

 

Après le calme plat dans l’actualité, un tsunami est venu chambouler la réputation de la marque Sunwing.
Source du visuel : NextGen.

 

Journalistes vs influenceurs : un duel qui se poursuit

De tout temps, les journalistes se sont considérés comme étant les seuls influenceurs de l’opinion publique. Plusieurs le croient encore ! Erreur…

Il y a encore quelques années, les journalistes travaillaient « dans les médias ». Point à la ligne. C’était avant que les médias soient qualifiés de « traditionnels », avec l’avènement des médias sociaux.

Puis, il y a eu l’arrivée fulgurante – dans l’angle mort des médias « traditionnels » – de jeunes dans la vingtaine et la trentaine qui contribuent au rayonnement des marques dans les médias sociaux – une arrivée qui est venue les surprendre et… bien souvent, les déstabiliser.

IL Y A UNE COMPÉTITION ÉVIDENTE ENTRE LES JOURNALISTES « TRADITIONNELS » ET LES INFLUENCEURS. C’EST LE CHOC ENTRE DEUX VISIONS DE L’INFORMATION !

Ainsi, dans le but de reprendre le haut du pavé en terme d’impact sur l’opinion publique, les médias « traditionnels » considèrent souvent qu’il faut faire mal paraitre « les influenceurs » – et « l’affaire Sunwing » leur a été servie comme le meilleur sucre à la crème du récent des fêtes…

Voici deux exemples :

Dans son reportage du 6 janvier dernier intitulé L’affaire Sunwing, début de la fin pour les influenceurs ? Le Devoir n’y va pas de main morte avec cette entrée en matière :

Qui vit des réseaux sociaux périra par les réseaux sociaux. (…) Cet épisode et l’indignation publique qu’il a suscitée pourraient-ils même sonner le glas du « marketing d’influence » au Québec ?

Le ton était donné, et tout le reportage va dans ce sens.

De son côté, le Journal de Montréal n’a pas été plus tendre… Camille Dg – une véritable influenceure à travers les étoiles filantes de la télé-réalité – a subi un déficit de réputation dans un reportage dur, dans lequel elle tente de distinguer le vrai du faux.

Malgré tout le positif qu’elle apporte à ce reportage, Camille dg a subi un déficit de réputation de -50 %. Pour « les influenceurs », c’est bien pire : -125 %.
Source du visuel : Journal de Montréal

Vivan las reacciones rápidas!

En affaires, l’opportunisme est souvent synonyme de succès.

C’est ce que se sont dit, en se retournant sur un 10 cents – une expression qui ne se traduit pas en espagnol – le président de l’entreprise de déménagement Le Clan Panneton et son agence Code marketing.

L’objectif avoué : « faire la nouvelle », et ce fut réussi ! Une entrevue de 16 minutes au micro de Marie-Claude Lavallée au 98,5fm, des entrevues dans plusieurs médias francophones – la clientèle première de l’entreprise – et même du côté anglophone !

Selon Mesure Média, ce reportage sur CTVNews.ca a généré un score de performance de 90 % au Clan Panneton.
Source du visuel : CTVNews.ca

À retenir :

  • Les stratèges en communication devraient être consultés bien plus souvent – au moindre petit signe de dérapage…
  • « Faire la nouvelle » avec une publicité, c’est rare. Le Clan Panneton a réussi !