Trois mots
Je rentre du nord de la France. À la demande de la Chaire en relations publiques et communication marketing de l’UQAM, je suis allé y animer, pour une troisième année consécutive, un séminaire de trois jours à l’Institut des stratégies et techniques de communication (ISTC) de l’Université catholique de Lille.
Quinze heures passées à réfléchir ensemble sur ce que leur réserve le marché du travail : de grands défis créatifs et… beaucoup de contraintes aussi. Du temps de qualité à distinguer les objectifs et les stratégies. À mesurer la place grandissante du 2.0 en France et ailleurs sur la planète. À analyser pourquoi certaines crises ont été très bien gérées au bénéfice des marques, alors que d’autres – pourtant appuyées par d’importantes équipes de relations publiques – demeurent associées à des bourdes monumentales…
Peut-on modifier des définitions officielles ?
Pour démarrer le séminaire, j’ai tenu à arrimer nos cultures respectives autour de définitions auxquelles nous allions nous référer : marketing, publicité et relations publiques. Les deux premières étaient nouvelles pour eux, mais elles ont rapidement fait consensus.
Et, pour la troisième fois depuis que je vais à Lille, j’ai demandé aux étudiants de « s’approprier » la définition des relations publiques de la SCRP (Société canadienne des relations publiques) et de la SQPRP (Société québécoise des professionnels en relations publiques).
En 2008, j’avais présenté la définition officielle comme un automatisme et, au moment où j’allais passer à l’acétate suivante, une étudiante était intervenue afin de souligner ce qui lui apparaissait essentiel : qualifier de « crédibles », les organismes publics et privés qui font des relations publiques. L’an dernier, la notion « d’adhésion » s’était imposée. Et mardi dernier, le même exercice a permis d’intégrer le mot « gouvernance ».
Est-ce que cette définition non officielle des relations publiques est beaucoup plus lourde ? Je crois au contraire qu’elle permet de mettre l’accent sur des éléments fondamentaux qui interpellent et motivent une relève de qualité.
Voici donc la définition des relations publiques de la SCRP/SQPRP, telle qu’enrichie par trois cuvées de l’ISTC (les modifications sont en gras):
« Les relations publiques sont une fonction de direction, de gestion et de communication, à caractère permanent, grâce à laquelle un organisme crédible (public ou privé) vise à établir, à maintenir et à promouvoir des relations de confiance fondées sur la connaissance et la compréhension mutuelle entre cet organisme et ses publics, internes et externes. Les relations publiques visent également une adhésion et une gouvernance qui tiennent compte des droits, besoins et attitudes, le tout conformément à l’intérêt du public. »
Depuis 2008, j’ai eu trois preuves que les professionnels de demain aiment beaucoup « façonner » la définition actuelle des relations publiques. Et si ça devenait un exercice réalisé dans toutes les universités ?