Une campagne électorale sous le signe du changement
Ça y est, la pré-campagne est désormais terminée, place aux vraies hostilités!
En visitant la résidence du gouverneur général dimanche matin, le premier ministre Stephen Harper a officiellement déclenché les 42es élections de l’histoire du Canada. Les chefs et les candidats auront donc onze semaines – un record – pour rencontrer les électeurs afin de leur proposer leur vision du mot-clé de cette campagne : le changement. Rendez-vous le 19 octobre prochain pour savoir si les Canadiens ont succombé au goût du changement à Ottawa, ou si en fin de compte, plus ça change, plus c’est pareil!
À la dissolution du 41e Parlement, les conservateurs comptaient 159 députés, les néo-démocrates 95, les libéraux 36, le Bloc 2, les Verts 2, Forces et Démocratie 2, en plus de 8 députés indépendants et quatre sièges vacants. À quoi ressemblera le portrait de famille le 20 octobre?
Tout au long de la campagne électorale, les équipes de DIRECTION Communications stratégiques et de Mesure Média vous offrent un regard unique sur les enjeux qui marqueront le cycle médiatique.
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Pour Harper, plus ça change, plus c’est pareil!
Le pari de Stephen Harper est simple : miser sur son bilan – sa gestion de l’économie et des affaires étrangères – pour obtenir un quatrième mandat d’affilé, dont un deuxième majoritaire. Une victoire en octobre lui permettrait de devenir le 5e premier ministre ayant servi le plus longtemps au pays.
Sa campagne sera menée comme toutes les autres… au quart de tour! Pas de place pour l’improvisation, et encore moins pour les questions des journalistes et du public. Les tourments de l’économie mondiale et une volonté marquée des Canadiens de changer de cap après dix ans au pouvoir des conservateurs annoncent une campagne des plus difficiles pour les troupes de Stephen Harper. Une longue campagne et des coffres bien garnis les aideront toutefois à faire passer leur message et à dénigrer leurs adversaires.
Principaux atouts : parti au pouvoir depuis dix ans; base militante très engagée; trésor de guerre sans limites.
Principales faiblesses : usure du pouvoir; martèlement du message moins efficace.
Slogan : Un leadership qui a fait ses preuves pour une économie plus forte
Objectif : former un nouveau gouvernement majoritaire conservateur.
Mulcair, ou la « vague » du changement
Mai 2011. À la surprise générale, le NPD remporte 59 sièges au Québec et forme l’opposition officielle à Ottawa. Le décès du populaire chef Jack Layton quelques mois plus tard laisse présager que le parti se morcellera sous nos yeux. Pourtant, ce scénario attendu ne s’est pas produit.
Thomas Mulcair reprend les rênes d’un parti en transformation et annonce plusieurs pans de sa plateforme électorale plus d’un an avant le déclenchement officiel. Stratégie risquée qui a porté ses fruits : le NPD se retrouve en tête des intentions de vote 78 jours avant le jour décisif. Une élection, c’est une éternité en politique… le NPD saura-t-il éviter tous les pièges d’une campagne?
Principaux atouts : en progression dans tous les sondages; le résultat de l’élection en Alberta démontre que le NPD peut vaincre les conservateurs dans leur château fort; Mulcair n’est pas Harper!
Principales faiblesses : stéréotypes ancrés dans l’histoire du parti; chef encore assez méconnu du public à l’extérieur du Québec; le parti en tête des sondages à l’amorce de la campagne devient donc la cible des autres.
Slogan : Ensemble pour le changement
Objectif : former le premier gouvernement néo-démocrate de l’histoire du Canada.
Trudeau nous promet le « vrai » changement
Sa victoire à la chefferie du parti en avril 2013 annonçait un renouveau pour le Parti libéral… fini les chicanes de clans! Toutefois, la reconstruction du parti a pris plus de temps que prévu et les Canadiens attendent encore de voir ce que les libéraux ont à leur offrir de concret.
Le recul récent dans les sondages peut toutefois décomplexer les libéraux, puisque l’attention médiatique sera concentrée sur Harper et Mulcair. De bonnes prestations dans les débats, quelques annonces populaires, et les libéraux pourraient jouer les trouble-fêtes dans plusieurs comtés où des courses à trois sont à prévoir.
Est-ce que Trudeau fera revenir les libéraux au statut de parti traditionnel au pouvoir? Est-ce que la chute constante du PLC depuis 2006 se poursuivra? Les deux options sont bien possibles.
Principaux atouts : la force d’attraction traditionnelle du Parti libéral; le nom et le charme de la « marque » Trudeau; Trudeau n’est pas Harper!
Principales faiblesses : parti en chute libre dans les intentions de vote; difficulté à se démarquer dans l’offre du changement.
Slogan : Il est temps de changer ensemble
Objectif : faire mieux que la troisième place obtenue en 2011.
Les autres veulent changer le statu quo
Qu’en est-il des autres? Le Bloc québécois, le Parti Vert et Forces et Démocratie tenteront de démontrer que le statu quo entre les trois vieux partis ne fonctionne pas. Ils auront toutefois énormément de pain sur la planche pour obtenir ne serait-ce qu’un brin d’attention médiatique et démontrer que le changement, c’est eux!
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Premier rendez-vous incontournable de cette jeune campagne : jeudi 6 août pour le premier débat des chefs organisé par le magazine Maclean’s.