Analyse de presse

Des citrons à Sophie, Katasa et Cogir

Par L'équipe de Mesure Média   |   17 avril 2020

Le ballon de François Legault

En politique, un ballon d’essai c’est comme un ballon de plage : un élu lance une idée – sous un air candide – afin de voir comment les médias la récupéreront, la traiteront et, bien sûr, combien de temps elle restera dans les airs.

Puis, arrive « LE » test : comment réagira majoritairement le public visé et… les autres ? C’est l’étape du calcul du risque auprès de nombreux publics.

Il existe différentes façons de mesurer les réactions :

  • les spontanées – qui sont exprimées dans les médias traditionnels et sociaux au cours des heures et des jours qui suivent la levée et la descente du ballon;
  • les plus approfondies – qui sont exprimées lors de sondages et de groupes discussion.

Au cours des dernières décennies, aucun projet de loi majeur – à Ottawa et à Québec – n’a été écrit avant de faire l’objet d’un ballon d’essai dans l’opinion publique. Et aucune administration municipale sérieuse ne s’est avancée à changer un zonage sans avoir pris le pouls… plusieurs fois.

L’IDÉE D’OUVRIR LES ÉCOLES DU QUÉBEC AVANT LE 4 MAI PROCHAIN EST UN BALLON D’ESSAI.

Nous présumons que le Premier ministre du Québec a délibérément lancé l’idée d’un retour en classe prochainement afin de pouvoir évaluer comment son ballon allait être récupéré et traité par les médias. Il a vite atterri dans les mains des parents qui ont réagi fortement dans les médias traditionnels et sociaux – une pétition a même été lancée par des citoyens.

L’objectif de François Legault? Donner un tour de vis additionnel à la patience des Québécois. Et, soudainement, la date du 4 mai n’est plus aussi loin…

 

 

Depuis quelques semaines, de nombreuses personnalités et marques se révèlent sous leur vrai jour. Pour le meilleur et… le pire.

Tous les vendredis, Mesure Média présente ses Prix Orange et Citron de l’actualité. Il s’agit d’une chronique sans prétention qui vise uniquement à alléger l’atmosphère…

 

 

  • À Ricardo.

Retournons dans un temps récent, mais qui nous apparaît déjà si loin : janvier 2020. Le populaire chef Ricardo est critiqué, car il tentait alors d’obtenir un prêt de deux millions de dollars du gouvernement du Québec pour entreprendre un virage technologique et numérique de sa marque. Des spécialistes du marketing web blâment Ricardo d’être cruellement en retard et d’avoir manqué de développer sa marque sur YouTube, Facebook et les autres GAFA de ce monde. Ironie du sort : deux mois plus tard, en pleine crise du coronavirus, Ricardo s’est réinventé sur Facebook!

Il est devenu l’influenceur québécois de l’heure en proposant des recettes quotidiennes à un public avide de nourriture réconfortante. Sa vidéo, mise en ligne le 20 mars – comment faire du pain – a récolté plus d’un million de vues ! « Là où je me sens plus coupable, c’est pour la pénurie de levure et de farine dans les épiceries », a-t-il dit à Tout le monde en parle. Qui oserait critiquer aujourd’hui Ricardo pour son utilisation des médias sociaux ?

 

 

  • À Sophie Grégoire-Trudeau.

Dimanche dernier – comme si la vie suivait son cours normal – Sophie Grégoire-Trudeau s’est amusée à faire la chasse aux cocos de Pâques, montrant sa famille réunie alors que la plupart d’entre nous n’avons pu faire d’activités en famille. Ni aller au chalet. Et ça, c’est sans penser aux acteurs essentiels de la santé qui travaillaient à sauver des vies!

S’amuser ne suffisait pas. Sophie Grégoire-Trudeau s’en vantait sur son compte Instagram!

SOURCE: INSTAGRAM

Il est paradoxal que cette communicatrice multiplie les erreurs de… communication.

D’ailleurs, les critiques sont aussi nombreuses que virulentes dans les médias traditionnels et sociaux – et notamment sur la page de la First Lady.

Se pourrait-il que cette nouvelle erreur de communication colle à la peau de la famille Trudeau comme la saga des déguisements en Inde?

 

  • Au Groupe Katasa.

Katasa. CHSLD Herron. Samir Chowieri.

Qui a inventé le dicton « Parlez de nous en mal ou en bien, mais parlez de nous »?

UNE FOIS DE PLUS, CE SONT DES ERREURS DE GESTION QUI VIENNENT SOUILLER LA RÉPUTATION D’UNE ENTREPRISE ET DE SES PROPRIÉTÉS.

Ça prendra beaucoup plus que des messages clés pour transformer la réputation du Groupe Katasa, du président Samir Chowieri et de ses filles, de la Résidence Théo et du CHSLD Herron…

 

  • À Cogir.

Pour une affirmation qui semble arrogante.

SOURCE: LA PRESSE+

Affirmer « À ce jour, nous n’avons aucun cas de COVID-19 » dans des publicités dans La Presse+ et à la radio, c’est laisser croire – en pleine crise dans les CHSLD – que Cogir est une organisation invincible et parfaite… alors qu’un premier cas de COVID-19 y a été identifié !  C’est l’arroseur arrosé.

Il s’agit d’un manque de sensibilité envers ceux et celles qui ont bâti le Québec. Et, le message de sécurité que Cogir a voulu envoyer aux familles des personnes hébergées dans ses immeubles passe pour de la provocation.

Ainsi, la volonté de Cogir de se donner une bonne image s’est transformée en déficit de réputation sous la plume de Marie-Claude Lortie, dans La Presse+…