Médias sociaux

La poutine, le -30- et les médias sociaux

Par Pierre Gince, PRP, ARP, FSCRP   |   9 septembre 2010
La poutine, le -30- et les médias sociaux

La poutine, le -30- et les médias sociauxQuestion : d’où viennent la poutine, le -30- que l’on retrouve à la fin des communiqués de presse et les médias sociaux ?

Deux restaurateurs – l’un de Drummondville, l’autre de Warwick – revendiquent chacun avoir créé cet icône de la gastronomie québécoise. Pour ce qui est du -30- à la fin des communiqués de presse, au moins trois versions circulent depuis des lunes, dont l’une qui veut qu’un correspondant de guerre ait tapé ce chiffre à la machine à écrire, juste avant de mourir sur son clavier…

Pour leur part, les médias sociaux sont nés à la vitesse de l’éclair, d’un besoin grandissant des citoyens/consommateurs de s’exprimer à propos de tout et de rien – et notamment à propos des marques. C’est ainsi que la communication unidirectionnelle, que favorisaient à la fois les entreprises et les médias, est devenue à double sens. Avec toutes les transformations qui en ont découlé et qui continueront d’en découler.

Évidemment, telle une poule aux œufs d’or, les médias sociaux sont apparus comme étant une nouvelle source de revenus très importante dans la vaste industrie des communications marketing en pleine mutation. C’est à qui allait se démarquer le plus rapidement afin de faire le plus d’argent possible !

Si les firmes de marketing interactif ont un rôle important à jouer dans une industrie en pleine transformation, je suis convaincu que ce sont les professionnels des relations publiques qui doivent s’imposer comme étant les « générateurs de contenu de qualité » dans les médias sociaux. Comme nous le faisons depuis plus de 100 ans, peu importent les médias et les outils de communications choisis.

Récemment, la gestionnaire de la marque de crème glacée Ben & Jerry’s a demandé des propositions à deux agences : une interactive et une de relations publiques de souche « traditionnelle ». Alors qu’elle s’attendait à être impressionnée par la première, c’est plutôt la seconde qui s’est démarquée avec son approche stratégique et sa compréhension des citoyens/consommateurs. Autrement dit, la firme qui maîtrise davantage la technologie a été coiffée au fil d’arrivée par celle qui s’est davantage souciée des personnes.

« Leur proposition atteignait toutes les cibles. J’ai senti qu’ils avaient saisi notre personnalité, le message qu’on voulait livrer et, peut-être parce qu’ils font des RP depuis si longtemps, il n’a jamais été question pour eux de se limiter à acheter des bannières», affirmait Karie O’Brien.


La valeur ajoutée des relations publiques

Depuis une décennie en particulier, l’industrie des relations publiques est en croissance soutenue, et ce, au Québec comme partout ailleurs en Amérique et en Europe. Bien sûr, les médias sociaux y sont pour quelque chose. Mais, plus globalement, la valeur ajoutée de la fonction conseil des relations publiques est de plus en plus comprise et appréciée par les dirigeants des organisations.

Alors que les annonceurs veulent des conseils à la fois sur le marketing interactif et sur la façon d’utiliser les médias sociaux, les firmes de relations publiques voient leurs mandats actuels devenir plus vastes : elles travaillent de plus près avec les chefs du marketing et, de plus en plus, avec les grands patrons.

Selon une récente étude du US Council of Public Relations Firms, 3 dirigeants de cabinets de relations publiques sur 4 ont indiqué que leur firme avait connu une croissance dans la première moitié de 2010 ; cette proportion était de 21 % en 2009. La majorité d’entre eux (81 %) prévoit aussi une croissance de leurs revenus en 2010. Et 75 % ont affirmé qu’il y avait beaucoup plus de nouvelles occasions d’affaires qu’il y a un an, alors qu’ils étaient 33,8 % à faire une telle affirmation en 2009.

Aux États-Unis, les budgets liés aux relations publiques seront de 3,4 milliards $ en 2010 ; ils pourraient atteindre 4,4 milliards $ d’ici 4 ans. Ce milliard de plus en si peu de temps aux États-Unis, de même que les nouveaux budgets au Québec et au Canada, proviendront sans doute d’un déplacement dans les postes budgétaires des organisations, et non d’argent neuf.

À quoi attribuer cette mutation ? À une augmentation notable du nombre de clients qui font appel à des cabinets de relations publiques pour leurs stratégies de médias sociaux et, plus globalement, pour du conseil stratégique et de nombreux autres services.

Je laisse le mot de la fin à Tom Harrison, de Diversified Agency Services : « Les relations publiques peuvent à la fois préparer une marque ou un produit pour son marché cible et préparer le marché pour cette marque ou ce produit. Il n’y a aucun autre secteur d’activité dans l’industrie des communications qui peut accomplir cela pour une marque ».