Mauvais coup médiatique : Bell
Pourquoi accorder cette semaine un « mauvais coup médiatique » à Bell ?
Parce qu’en pleine nature, le branchement du président de Bell, Mirko Bibic, à Fibe – un produit-phare de l’entreprise – a généré un déficit de réputation dont les gestionnaires de la marque auraient sans doute préféré se passer…
Privilège ? Coïncidence ?
C’est Radio-Canada qui a d’abord sorti cette nouvelle qui a été largement reprise par les autres médias.
Rappel des faits :
- En 2020, le branchement d’une centaine de résidences au service Fibe de Bell dans un secteur qualifié de « petit paradis numérique » a ajouté à l’attrait des lieux, surtout en période de confinement
- le chalet du président de Bell fait partie des résidences raccordées à Fibe, et ce, grâce à des subventions gouvernementales
- dans la MRC de la Vallée-de-la-Gatineau, les disparités en matière d’accès à Internet haute vitesse sont grandes (accès lent, instable et parfois sujet aux aléas de la météo)
Un porte-parole de Bell a affirmé que son grand patron n’a pas participé au développement, au financement ou au déploiement du projet au lac Pemichangan.
Le reportage de Radio-Canada mentionne que monsieur Bibic a accédé à la présidence de Bell en janvier 2020, soit le même mois où son chalet a été branché à Fibe. « C’est un drôle d’adon », a affirmé au Journal de Montréal le directeur général de la municipalité de Lac Sainte-Marie, où se trouve le chalet.
Qu’il s’agisse d’un privilège ou d’une coïncidence, le résultat est le même :
CETTE COUVERTURE MÉDIATIQUE NON SOLLICITÉE A GÉNÉRÉ UN DÉFICIT DE RÉPUTATION À LA FACETTE « CITOYEN CORPORATIF » DE BELL.
L’omniprésente Bell
Peu importe les façons de s’informer dans une journée, il est bien difficile de ne pas être exposé à Bell…
Sa présence est majeure à titre d’annonceur sur les médias sociaux. À la radio aussi. À la télévision. Dans les quotidiens. Sur les routes. Etc. Il s’agit aussi d’un incontournable commanditaire de sites (le Centre Bell, la Place Bell et le Complexe sportif Bell) et un acteur-clé dans le secteur sociétal – notamment avec Bell cause pour la cause.
Dans l’actualité, cette omniprésence suscite une énorme quantité de mentions aux tonalités différentes à propos de la marque, et ce, qu’elles soient souhaitées ou non.
LES MARQUES OMNIPRÉSENTES CRÉENT DES PERCEPTIONS DIFFÉRENTES – ET PARFOIS COMPLÉMENTAIRES – DANS L’ESPRIT DES CONSOMMATEURS-CITOYENS.
Mesurer une marque avec des objectifs
Les données sur la présence de Bell dans les médias québécois et canadiens sont à ce point gigantesques – comme c’est le cas pour de multiples autres organisations – qu’il faut faire bien attention pour ne pas s’y perdre…
Pour éviter ce piège, il faut d’abord et avant tout définir des objectifs précis :
- que veut-on obtenir comme données quantitatives et qualitatives, et pourquoi ?
- quelle attention particulière est-il important d’accorder à certains marchés par rapport à d’autres, et pourquoi ?
- quelle importance faut-il accorder aux sections « affaires » des médias du Québec et au Canada, et pourquoi ?
- pourquoi faudrait-il scruter certains animateurs radio du matin avec une liste de mots-clés ?
À retenir :
- La tonalité accordée à un enjeu précis, dans un média, durant une seule journée, varie très souvent. La mesure de la réputation permet de suivre cette fluctuation à la loupe.