Analyse de presse

Tops et Flops médiatiques – 2e moitié de 2019

Par Pierre Gince, PRP, ARP, FSCRP   |   18 décembre 2019

« Au petit trot s’en va le cheval avec… 2019. »

Alors que l’année s’achève, quelles sont les personnalités et les marques qui ont enregistré des gains de réputation dans les médias ou… des déficits ?

Après avoir compilé les Tops et Flops de la première moitié d’année 2019, nous voici déjà rendus au dévoilement de meilleurs et pires coups médiatiques de juillet à décembre !

 

Voici nos 5 Tops:

1) Greta Thunberg : How dare you!

SOURCE : ÉLISE GRAVEL

Il y a un an, elle faisait la grève, seule, devant son école et le parlement suédois. Le 23 septembre dernier, elle lançait « How dare you! » aux dirigeants de l’ONU. Puis le 27 septembre à Montréal, elle a participé à la vaste manifestation pour que les gouvernements posent des gestes contre les changements climatiques. Alors qu’il y a eu plus de 2500 marches le même jour partout sur la planète, c’est celle de Montréal qui a mobilisé le plus de gens de tous les âges et de tous les milieux !

La mairesse Valérie Plante et les élus de Montréal peuvent dire un immense Merci à Greta Thunberg pour le gigantesque gain de réputation qu’elle a généré !

À travers sa démarche originale, et malgré quelques incohérences, Greta Thunberg a mobilisé des millions de personnes grâce à un message clair : l’urgence d’agir.

À 16 ans, elle est devenue une marque, une icône à côté de qui les Obama de ce monde veulent s’afficher.

Malgré tout, la jeune femme suscite les critiques partout où elle passe sur la planète : une chronique signée Mario Dumont dans Le Journal de Montréal intitulée Greta et nous… menés en bateau

2) Le tennis gagne avec Andreescu et Alliassime 

Elle a émergé à une vitesse folle et remporté – en quelques mois – les Internationaux des États-Unis, la Coupe Rogers et le tournoi d’Indian Wells. Et ce, à… 19 ans ! Lui était déjà un athlète en montée.

Cet été, Bianca Andreescu et Félix Auger-Aliassime sont devenus à la fois des vedettes – tant au Québec qu’à l’étranger – et… des marques. À titre d’exemple : reçue à l’émission de Jimmy Fallon (NBC) après son triomphe au US Open, Bianca Andresscu a généré un gain de réputation de 1,3 million $ pour sa propre marque.

DU 1ER JUIN AU 27 AOÛT, LES MÉDIAS TRADITIONNELS DU QUÉBEC ONT NOMMÉ FÉLIX 11 124 FOIS !

Ses compatriotes Milos Raonic et Denis Shapovalov ont suivi, loin derrière, avec 7 532 et 5 016 mentions respectivement. Pendant la même période – et alors qu’elle peine à remonter la pente – Eugénie Bouchard a été nommée 5 532 fois.

LES POINTES DE MÉDIATISATION ONT VARIÉ, SELON LES ATHLÈTES. SOURCE : CISION

3) Les ponts et liens routiers font la manchette

Du nouveau pont Samuel-de-Champlain au fameux troisième lien à Québec, les routes servant à relier les rives sud du St-Laurent aux deux plus grandes villes du Québec auront réussi à faire la manchette cette année.

À Montréal, le nouveau pont a été inauguré au même moment que l’arrivée de l’été ! Des images qui ont alimenté les réseaux d’information en continu pendant les congés du 24 juin et 1er juillet. Pendant ce temps, le troisième lien entre Québec et Lévis demeure un sujet chaud, qui reçoit à la fois de la couverture positive et négative, et dont on attend toujours les coûts précis de ce grand projet… À suivre en 2020 !

4) Le coton ouaté revient in

Qui aurait parié que le coton ouaté serait revenu à ce point tendance en 2019 ?

Ce retour en vogue, on le doit à deux personnalités : la députée Catherine Dorion, qui a osé se pointer à l’Assemblée nationale vêtue d’un hoodie, et le groupe Bleu Jeans Bleu avec son hit Coton ouaté. Avec plus de 5 millions de vues sur YouTube, le succès Coton ouaté  a séduit le Québec tout entier.

En 2019, « coton ouaté » a atteint plus de 1 500 mentions dans la presse écrite (numérique et imprimé) au Québec, alors qu’en 2018, cette pièce de vêtement a reçu à peine plus de 300 mentions… C’est tout dire !

5) Thierry Henry : sauveur de l’Impact ?

Parmi les équipes sportives, surprise : ce n’est pas un porte-couleurs de la « Sainte-Flanelle » qui se retrouve parmi nos Tops de cette deuxième moitié de 2019, mais plutôt… le nouvel entraineur de l’Impact !

La couverture médiatique – au Québec et en Europe – a été aussi impressionnante en quantité qu’en qualité. Prenons cet exemple :

SOURCE : L’ÉQUIPE.FR

L’Équipe, 19 novembre 2019, page 1. Toutes les variables sont positives pour l’Impact et son nouvel entraîneur, dont celles-ci : le titre, la photo et la position dans le média. Gain de réputation de 324 625 $ pour l’Impact.

 

Voici nos 5 Flops :

 Voici maintenant quelques personnalités et marques qui, depuis juillet 2019, ont enregistré des déficits de réputation dans les médias ou… des déficits tout court !

1) Desjardins : nos données envolées

4,2 millions. C’est le nombre de clients de Desjardins dont les renseignements personnels sont devenus disponibles à… qui sait ? Il y a eu une première annonce cet été, puis en novembre, et le congédiement de deux hauts dirigeants.

Avec cette saga du vol de données de ses membres, la célèbre coopérative peut qualifier 2019 d’annus horribilis. Néanmoins, les gestionnaires de Desjardins ont misé, dès le départ, sur trois éléments qui sont toujours « payants » en gestion de crise : la présence, notamment du président Guy Cormier, l’empathie et le capital de sympathie.

Certaines retombées ont même été positives pour la marque, dont celle-ci parue dans Le Journal de Montréal : Desjardins : respirons par le nez, qui représente un gain de réputation de 28 836 $ pour la coopérative. Malgré tout, ce fleuron québécois sort écorché de cette crise, qui lui a déjà coûté plusieurs millions de dollars.

2) Andrew Scheer et la campagne manquée

Lors du débat des chefs à l’antenne de TVA, Andrew Scheer a lancé une excellente ligne vers Justin Trudeau : « Il y a seulement un seul chef ici ce soir qui a deux avions pour sa campagne électorale. […] Un pour vous et les médias et l’autre pour vos costumes et vos canots! »

Malheureusement pour lui, ce n’est pas ce qui a retenu une majorité de Québécois : il s’est empêtré dans l’enjeu de l’avortement et, à l’ère de la médiatisation instantanée, sa déclaration dans la mélasse s’est répandue d’un océan à l’autre. Résultat : il a été jugé trop dur au Québec et pas suffisamment ailleurs au pays, perdant ainsi son défi de devenir Premier ministre… 

3) Le déclin de la marque Rona

L’histoire se répète : un fleuron québécois passe aux mains d’une entreprise étrangère et le grand patron de celle-ci vient jurer devant les journalistes qu’elle conservera les gestionnaires locaux, les employés et les fournisseurs.

Le temps passe et ces gestionnaires qui connaissent le marché québécois « se font quitter », de nombreux emplois sont abolis ici et la marque subit un énorme déficit de réputation. Le plus récent cas : Rona.

En Caroline du Nord, les patrons de Lowe’s ne semblent pas avoir pris la pleine mesure du déficit de réputation exponentiel autour de cette marque « chouchou » des Québécois, qui a fait la manchette plusieurs fois cette année pour les mauvaises raisons.

DEPUIS PLUSIEURS MOIS, LES MAUVAISES NOUVELLES SE SUCCÈDENT POUR RONA.
SOURCE : CISION

4) Les déboires de Guy Laliberté et Éric Lapointe

L’un est accusé de violence conjugale, l’autre d’avoir cultivé du cannabis en Polynésie française.

Éric Lapointe et Guy Laliberté sont des artistes qui sont reconnus pour leur créativité, leurs excès – l’un d’eux est allé dans l’espace ! – et les partys.

SOURCES : RADIO-CANADA.CA, LA PRESSE+, LE SOLEIL

Quel pardon les inconditionnels d’Éric Lapointe lui accorderont-ils ? Chose certaine, l’histoire du cannabis sera probablement plus difficile à régler, pour Guy Laliberté – devant les tribunaux polynésiens – que devant les yeux ébahis des fans du Cirque du soleil…

5) Crise à l’immigration pour Simon Jolin-Barrette

Qui peut nommer plus de cinq ministres des gouvernements Legault et Trudeau ?

À l’ère des « gouvernements de chefs », les ministres parviennent rarement à prendre leur place dans l’actualité. Parmi les exceptions : Marguerite Blais, tout à tour ministre des Aînés dans des gouvernements libéral et caquiste après avoir été une animatrice vedette à la télévision.

Certains ministres parviennent à créer l’unanimité contre eux – rappelons-nous l’ex-ministre Gaétan Barrette – alors que d’autres cristallisent. C’est le cas du ministre Simon Jolin-Barette.

Puisque la Loi 21 sur la  laïcité rallie une majorité de Québécois tout en mobilisant des adversaires, il n’est pas surprenant que les opinions soient très tranchées à son égard. De façon générale, l’automne qui se termine a créé un important déficit de réputation au ministre aux 1001 responsabilités !

LE MINISTRE SIMON JOLIN-BARRETTE EST TRÈS MÉDIATISÉ ET… LE MINISTRE LE PLUS CRITIQUÉ. SOURCE : CISION

Parions qu’il sera personnifié au prochain Bye-Bye

Sur ce, l’équipe de Mesure Média vous souhaite une formidable année 2020 et… une excellente réputation jusqu’à la fin de vos jours !

 

À tous les mois, Mesure Média présente le gain de réputation (ou le déficit) enregistré par une marque, une organisation ou une personnalité au cours de la semaine.

Note: Après avoir tenu compte du coût publicitaire avant négociation d’une retombée de presse, nous évaluons différentes variables d’analyse afin d’établir le gain ou le déficit de réputation de la retombée. Le gain ou le déficit de réputation (en dollars) d’une retombée est calculé à partir de plusieurs critères quantitatifs et qualitatifs pondérés, dont le traitement journalistique accordé au message ainsi que les aspects graphiques et visuels.